Alors que le sommet de Londres sur le trafic d'espèces sauvages s'est ouvert jeudi 13 février dans la capitale britannique, les dirigeants d'environ 50 pays vont devoir adopter des mesures fortes afin de protéger les éléphants, les rhinocéros et d'autres espèces menacées par la crise du braconnage qui sévit actuellement.
Organisé par le gouvernement britannique, S.A.R le prince Charles et le Duc de Cambridge, cet événement doit impérativement accoucher d'un certain nombre de mesures afin d'offrir une protection efficace et durable aux espèces sauvages, prévient IFAW . La situation est alarmante : un éléphant est tué toutes les 15 minutes pour son ivoire et on estime entre 25 000 et 50 000 le nombre d'éléphants massacrés chaque année pour leurs défenses afin de fabriquer des bibelots parfaitement inutiles.
Céline Sissler-Bienvenu, Directrice d'IFAW France et Afrique francophone, déclare : « Ce sommet d'importance capitale est une occasion inédite pour les dirigeants du monde entier de s'accorder sur des mesures et d'éviter que le trafic ne décime nos populations d'éléphants, de tigres et de rhinocéros. L'opinion publique exige que les espèces sauvages soient protégées au nom des générations futures. Les gouvernements doivent donc agir dès à présent pour mettre un terme au braconnage et endiguer la demande pour les produits dérivés d'espèces sauvages. »
IFAW estime que la déclarations du sommet de Londres devra présenter des propositions destinées à réduire la demande des consommateurs pour l'ivoire, la corne de rhinocéros et les produits dérivés du tigre entre autres. Les gouvernements devront s'engager à détruire publiquement les stocks de produits dérivés d'espèces sauvages saisis, à interdire le commerce de l'ivoire notamment dans les pays à forte demande et ce jusqu'à ce que les éléphants soient protégés du braconnage mais aussi à renoncer désormais à vendre leurs stocks d'ivoire, à légaliser le commerce de cornes de rhinocéros ou encore l'élevage industriel de tigres. Ils doivent s'engager enfin à mieux éduquer les citoyens des pays consommateurs en finançant entre autres des campagnes de sensibilisation.
En outre, il faudra renforcer les mécanismes visant à empêcher le trafic d'ivoire, de cornes de rhinocéros et de produits dérivés du tigre en donnant plus d'importance à la lutte contre la criminalité relative aux espèces sauvages dans tous les pays concernés, en favorisant le partage des informations entre les pays et en appliquant les lois de manière systématique. Enfin, d'autres mesures seront nécessaires pour améliorer les conditions de vie des populations pour que la pauvreté n'incite plus à se livrer au braconnage.
Cette criminalité compte parmi les activités les plus sérieuses, dangereuses et préjudiciables qu'il soit, au même titre que la traite d'êtres humains, le trafic de drogues ou le trafic d'armes. Le commerce illicite d'espèces sauvages génère 14 milliards d'euros par an, ce qui en fait la quatrième activité illégale la plus lucrative au monde derrière le trafic de drogues, la contrefaçon et le trafic d'êtres humains.
Au cours des dernières semaines, IFAW a demandé aux citoyens britanniques de venir remettre les objets en ivoire dont ils ne voulaient pas afin de contribuer à protéger les éléphants du commerce de l'ivoire. Des centaines d'objets ont ainsi été broyés cette semaine afin de s'assurer que l'ivoire collecté ne se retrouverait plus sur le marché et d'envoyer un geste symbolique aux dirigeants réunis pour le sommet de Londres.
Pour en savoir plus : www.ifaw.org
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