Selon une récente étude des cabinets Fidal et Amplitude, dirigeants et DRH sont inquiets des nouveaux textes relatifs à la formation professionnelle, jugés trop compliqués et générant une augmentation de leurs dépenses.
Le commentaire de Natacha de Saint Vincent, Directrice générale de Francis Lefebvre Formation.
« Dans l’esprit, la réforme est positive, puisqu’elle donne aux entreprises plus de liberté dans la déclinaison de leur plan de formation (choix des formats, choix des organismes, budgets alloués, etc.) et qu’elle les responsabilise, en particulier avec le dispositif des entretiens professionnels. Mais, dans les faits, la réforme ne correspond pas aux besoins des entreprises puisqu’elle réduit mécaniquement leurs financements pour plusieurs raisons :
- Là où l’entreprise avait, auparavant, pour ou via ses salariés, des possibilités de financement multiples pour des types de formation différentes (le DIF pour des formations courtes, la période de professionnalisation pour des formations plus longues et plus orientées « métier » et le CIF pour des formations qualifiantes), l’intégralité du financement (professionnalisation, CPF et CIF) est maintenant concentré sur la qualification, qui ne représente qu’une (petite) partie du besoin des entreprises et des salariés…
- Les systèmes de mutualisation par les OPCA, qui permettaient aux entreprises de financer des plans de formation supérieurs à leur investissement direct, n’existent plus. La conséquence est simple : les entreprises qui ne dépensent pas en formation continueront à ne pas dépenser, et celles qui dépensent devront soit dépenser plus pour dispenser les mêmes formations, soit réduire, de fait, leurs ambitions en termes de formation ;
- La mise en place des listes crée des confusions dans l’attribution des financements et rend d’autant plus complexe la mise en place du nouveau système. On peut néanmoins espérer que ce dernier point est passager et que les choses vont rentrer dans l’ordre.
En conclusion, pour que les salariés accèdent aux mêmes formations qu’avant, les entreprises devront concrètement dépenser plus. Etant donné les difficultés économiques actuelles, il est malheureusement à craindre que l’arbitrage soit plutôt de moins former les salariés. »
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