Une analyse de l’équipe de CMC Markets France
La perspective d’annonces importantes cette semaine - entre le comité de politique monétaire de la Fed aux Etats Unis, la publication du PIB américain et une salve de résultats d’entreprises de part et d’autre de l’Atlantique - ne semble pas effrayer les marchés boursiers. Si le CAC 40 évolue ce mardi en territoire légèrement négatif, l'indice a atteint hier son point haut annuel en séance, tandis que les Bourses américaines enchaînaient de nouveaux records absolus (le Nasdaq flirte actuellement avec les 5 100 points, pour un PER proche de 21,5x les résultats à 12 mois, qui ne paraît pas déraisonnable en comparaison aux standards historiques).
Les investisseurs saluent surtout les résultats d’entreprises aux Etats-Unis, jusqu’ici moins mauvais qu’anticipés. L’essentiel des publications se révèle finalement de relativement bonne facture (Microsoft, Amazon, Google, Apple), malgré l’effet pénalisant d’un dollar élevé pour bon nombre d’activités. 40% des entreprises du S&P 500 ont publié leurs résultats trimestriels et, en moyenne, le recul des bénéfices s’établit à 2,8% contre près de 5% initialement anticipé par le consensus pour l’ensemble du S&P 500. Les compagnies américaines ont donc fait preuve d’une forte résilience.
Vers un Statu quo de la Fed qui « rassure » les marchés
Les investisseurs « achètent » aussi l’hypothèse (la plus crédible), d’une forme de statu quo de la part de la Réserve fédérale, qui devrait confirmer le maintien de conditions monétaires avantageuses, c’est-à-dire des taux bas, pendant encore plusieurs mois. La banque centrale ne se risquera pas à formaliser le calendrier du resserrement monétaire, alors même que la reprise économique américaine perd de la vitesse (une phase somme toute logique, puisque le cycle de reprise américain est plus mature qu’en Europe), en témoigne la publication de l’indice PMI Markit américain du secteur des services, en recul en avril par rapport au mois précédent.
La poursuite de la hausse des marchés n’est toutefois pas dénuée de volatilité. Après un premier trimestre sans accroc majeur et sans réel mouvement d’aversion au risque, les indices de volatilité implicite se sont légèrement tendus ces dernières semaines. L’enlisement des négociations quant à au refinancement de la Grèce – après l’échec du dernier Eurogroupe, le Premier ministre grec a remanié son équipe de négociations avec les créanciers - a joué en faveur du regain de volatilité. Pour autant les marchés actions européens continuent d’attirer massivement les flux de capitaux, au détriment de leurs homologues américains. L’arbitrage des investisseurs est fondé sur la conviction que « l’alignement des planètes » en zone euro (abondance de liquidités grâce au quantitative easing de la BCE, euro et taux d’intérêt durablement faibles, redémarrage de l’activité économique) va continuer à soutenir la progression des Bourses européennes.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir