… mais les sociétés de plus de 15 M€ de CA restent très exposées
Après deux années de hausse (+5% en cumulé sur 2012 et 2013), les défaillances d’entreprises en France reculent très légèrement de ‐0.4% en 2014. Un repli essentiellement dû à la fin de l’année où le nombre de défaillances a chuté de ‐24,1% au seul mois de décembre (par rapport à décembre 2013), tandis que l’année restait jusqu’alors sur une tendance haussière (+1.2% sur les 11 premiers mois de l’année). « Le bilan 2014 montre au global une amélioration limitée. Les défaillances restent très importantes en volume, avec plus de 62 600 cas, un niveau toujours proche de ceux de la crise », commenteMaxime Lemerle, responsable des études sectorielles et des défaillances pour Euler Hermes. « Par ailleurs, cette baisse est en grande partie imputable au repli des défaillances d’entreprises unipersonnelles dont certaines échappent désormais aux statistiques de procédures collectives par la nouvelle mesure du rétablissement professionnel. »
Pour autant, les défaillances de sociétés restent à un niveau record et continuent d’augmenter : 0,3% à fin février 2015, après +4,5% en 2013 et +1,1% en 2014). Plus inquiétant, celles des entreprises dont le CA est supérieur à 15 M€, qui affichent une progression de +10% sur le second semestre 2014 avec un rebond des défaillances dans la construction et l’industrie. Cette tendance semble se prolonger en 2015, avec 39 cas recensés sur les deux premiers mois contre 24 un an auparavant.
A l’inverse, certains secteurs connaissent un ralentissement des défaillances grâce au début de reprise économique en France (+1% de croissance attendue en 2015 et +1,4% en 2016). Un redémarrage qui repose en partie sur un rebond de la consommation privée (hors‐énergie), passant de 35,6 Mds€ en septembre 2014 à 36,3 Mds en février 2015. « Cette accélération de la consommation sur la fin de l’année se traduit par une dynamique plus positive dans les défaillances de certains secteurs qui tirent leur épingle du jeu, analyse Maxime Lemerle. Sur 12 mois, les défaillances sont ainsi en baisse de ‐6% dans les secteurs du commerce de gros et de détail. Le commerce automobile connait également une vraie respiration (‐18% des défaillances en cumul sur les trois derniers mois). Enfin, la baisse rapide des prix du pétrole explique notamment le reflux des défaillances dans le secteur du transport et de l’entreposage (‐13% sur 1 an) ».
Euler Hermes estime que les défaillances devraient connaître une nouvelle baisse en 2015 et 2016, soit respectivement ‐1% et ‐3%. « Le repli restera mesuré. La barrière symbolique des 60 000 défaillances ne devrait être franchie que vers fin 2016, si la croissance se confirme », conclut Maxime Lemerle.
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