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CPR AM éclaire Solvabilité 2

Solvabilité 2 est un « véritable big-bang » pour les compagnies d’assurance et les sociétés de gestion. C’est l’avis d’Arnaud Faller, directeur des investissements de CPR Asset Management. La directive impose une prise en compte globale des risques auxquels sont exposées les compagnies d’assurance, au passif mais aussi à l’actif.

Le capital réglementaire que les compagnies d’assurance devront détenir à partir du 1er janvier 2016 – SCR, pour Solvency Capital Requirement – est un indicateur de risque « extrême », dans lequel le risque de marché tient une place prépondérante (en France, 86% pour les assureurs vie et 43% pour les assureurs non-vie). « L’impact est majeur pour les assureurs et, par ricochet, pour les gérants d’actifs, précise Arnaud Faller. Les compagnies d’assurance sont les plus gros investisseurs européens : plus de 7 300 Mds€ investis dans l’économie, dont 2 000 Mds€ à l’échelle de la France. 45% des fonds commercialisés par les sociétés de gestion en Europe sont détenus par des assureurs. L’appropriation de la réglementation est donc indispensable pour les sociétés de gestion. Pour nous, l’idée n’est pas de vendre de l’optimisation réglementaire. Nous sommes des gérants qui tenons à être jugés sur la performance. »


Disposer de fonds propres en quantité suffisante

Noémie Hadjadj-Gomes, ingénieur recherche, rappelle que la solvabilité d’un assureur est sa capacité à respecter les engagements de long terme qu’il prend auprès de ses clients. « Elle dépend, ajoute-t-elle, de l’importance de ses engagements (garanties et protections offertes aux assurés) et des ressources dont il dispose : ses fonds propres, les actifs qu’il détient (actions, obligations…) en face de ses engagements. Plus un actif est risqué, plus sa valeur est susceptible de fluctuer et de fragiliser la solvabilité de l’assureur. L’insolvabilité est le principal risque auquel sont confrontés les assureurs. »

Afin de garantir leur solvabilité, les sociétés d’assurance doivent donc disposer de fonds propres en quantité suffisante pour faire face à des événements imprévus pouvant affecter le respect de leurs engagements. Le niveau des capitaux propres réglementaires est déterminé par la réglementation. « La directive Solvabilité 1, adoptée dans les années 1970, commente Noémie Hadjadj-Gomes, ne permet pas de prendre en compte les différentes natures des risques auxquels les sociétés d’assurance sont exposées : le capital réglementaire ne dépend que des primes collectées, indépendamment des placements réalisés. »

Michel Lemosof

 

Le choix de la rédaction

Dans la lignée de Bâle 2 pour les banques, l’objectif de Solvabilité 2 est d’encourager les organismes concernés à mieux connaître et à évaluer leurs risques, d’adapter le niveau des capitaux propres réglementaires aux risques réels auxquels les sociétés d’assurance sont exposées et d’uniformiser les règles de solvabilité dans l’Union européenne.

Le SCR correspond au niveau de capital requis tel que la probabilité de « ruine économique » à horizon un an soit inférieure à 0,5%. Une façon plus rassurante d’envisager la situation : l’assureur doit absorber les pertes potentielles à horizon un an avec une probabilité de 99,5%. Le SCR « marché » constitue une nouvelle variable « incontournable » dans l’allocation d’actifs, en plus des variables financières traditionnelles que sont la performance et la volatilité.

CPR Euroland Premium, que pilote Vincent Bonnamy, est un fonds de la gamme de CPR AM qui, avec un recours aux options, permet de combiner exposition actions et gestion des risques extrêmes. Le but poursuivi dans la gestion de ce fonds créé en juin 2011, dont l’encours atteint désormais 90 M€, est d’offrir une exposition aux actions de la zone euro proche de celle du fonds CPR Euroland, tout en visant à limiter l’impact de chocs extrêmes de marché à la baisse. Le prix de la couverture est compris entre 3 et 5%, avec une amélioration de la performance de 1 à 2%. Le coût global annualisé de la couverture est donc de 2 à 3% sur les investissements actions. Par construction, le fonds ne peut répercuter la totalité de la hausse des actions, mais il permet de libérer une quantité de fonds propres qui peut être utilisée ailleurs. A noter encore concernant CPR AM : un fonds dédié à un assureur, lancé en juillet dernier et lui aussi « compatible » Solvancy 2, a aujourd’hui un encours de 580 M€.

http://www.cpr-am.fr/

 

 Comprendre l'économie durable pour s'y investir

 

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