Statistiques de l’activité des acteurs français du capital-investissement en 2014 publiés par l’AFIC* et Grant Thornton.
1/ Progression des investissements, mais repli du capital-innovation en 2014
- 8,7 Md€ ont été investis, par les acteurs français du capital-investissement, soit une progression de +35% par rapport à 2013, mais ce niveau reste inférieur à ceux d’avant crise.
- 1 648 entreprises ont été accompagnées, un nombre supérieur à la moyenne de long terme (1 560 entre 2006 et 2013). Près de 75% sont des TPE et des PME. 86% ont leur siège social en France.
- 53% des montants ont été investis dans de nouvelles entreprises, et 47% dans des entreprises déjà accompagnées.
- 94% des entreprises accompagnées ont reçu des tickets inférieurs à 15M€.
Le capital-développement a accompagné 923 entreprises, soit 53% du total, pour un montant de 2,6 Md€, en hausse de +43% par rapport à 2013, après 2 années de repli. Les 272 sociétés en capital-transmission ont bénéficié de 5,5 Md€ d’investissement, + 39% par rapport à l’année précédente, dans la continuité du rebond amorcé en 2013.
La situation reste préoccupante pour le capital-innovation. Tous les indicateurs sont en repli : les montants investis (626 M€ vs 642 M€ en 2013), le nombre d’entreprises accompagnées (438 vs 469 en 2013), et les intentions d’affectation des capitaux levés (828 M€ vs 1 375 M€ en 2013).
Les investissements les plus importants ont été réalisés aussi bien dans les secteurs traditionnels de l’industrie, des services et transports, des biens de consommation, que dans les secteurs d’avenir tels que le médical et la biotechnologie où le montant a doublé par rapport à 2013.
2/ Rebond des levées, surtout celles supérieures à 1Md€
10,1 Md€ de capitaux ont été levés par les acteurs français du capital investissement, soit un rebond de +24% par rapport à 2013, qui permet d’atteindre un niveau proche de la moyenne d’avant crise (10,5 Md€ entre 2005 et 2008). Ce chiffre doit néanmoins être nuancé par l’importance de la part des fonds supérieurs à 1 Md€, qui représentent 30% de la levée en 2014, contre en moyenne 12% sur la période 2006-2008. Parallèlement les fonds inférieurs à 1 Md€ restent encore nettement inférieurs au montant d’avant crise.
La collecte auprès des fonds de fonds a enregistré une progression spectaculaire (+142% / 2013). Les fonds de fonds sont devenus les premiers souscripteurs avec 27% du total des levées. Les compagnies d’assurance et mutuelles ne représentent que 16% de la collecte et sont en repli par rapport à 2013 (- 23%). Elles sont au même niveau que la collecte auprès des personnes physiques et des family offices, preuve pourtant de l’intérêt important et croissant des particuliers pour le capital-investissement (+22% / 2013).
Les investisseurs étrangers couvrent 41% de la collecte (45% en 2013), soit une progression en valeur absolue de 14% (contre 32% pour la progression des levées auprès des investisseurs français en 2014).
L’accès aux investisseurs internationaux est proportionnellement plus important passé le seuil de 200 M€. Ainsi 47% des levées supérieures à 200 M€ s’effectue à l’international quand cette part n’est plus que de 22% pour des fonds inférieurs à 200 M€.
3/ Record historique des désinvestissements 2014
2014 est une année record en montants désinvestis au coût historique à 9,3 Md€, avec un total de 1 091 cessions proche du record de 2007 (1 093). Cette dynamique a profité aux opérations de toute taille, avec quelques grosses transactions de référence. Elle résulte d’une très forte progression des montants de sortie auprès des industriels (2 Md€ vs 1 Md€ en 2013) et auprès des sociétés de capital-investissement (3,6 Md€ vs 1,6 Md€ en 2013).
Commentaire de Thierry Dartus, associé, Directeur du Département Transaction Advisory Services chez Grant Thornton : « L’année 2014 affiche un bon niveau d’activité sur tous les segments, plus particulièrement sur les levées de fonds qui retrouvent les niveaux observés ante-crise ainsi que sur les désinvestissements qui enregistrent un niveau inhabituel s’approchant des 10 Mds€. Les signes positifs d’activité observés au terme du premier semestre 2014 se sont ainsi confirmés voire pour certains, amplifiés sur la seconde partie de l’année. L’abondance de liquidités, et l’accès facilité à la dette auront notamment permis de soutenir l’industrie du Private Equity tout au long de l’année écoulée. Ces bons chiffres ne doivent cependant pas masquer certaines réalités : les opérations primaires pourraient être plus nombreuses et l’activité du capital-innovation reste en berne faute de ressources. Gageons que ces résultats puissent perdurer dans un contexte macro-économique chaotique marqué par un taux de chômage toujours aussi élevé, la reprise récente des discussions sur la dette grecque et une relance économique qui reste toujours timide ».
*AFIC : Association Française des Investisseurs pour la Croissance
Intégralité des statistiques professionnelles sur l’activité 2014 disponible via
www.afic.asso.fr/statistiques et www.grant-thornton.fr
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