Les conseils de Matthias Velter, Directeur Associé de Lodgis, agence immobilière spécialisée dans la location meublée à Paris
1/ Les clés d’une bonne relation bailleur-locataire en location meublée
- Une communication optimale
Le rapport de forces entre locataire et bailleur évolue au cours de la location : si au moment du choix du locataire, surtout à Paris et dans les grandes agglomérations, le bailleur peut se trouver en position de force car la demande est plus élevée que l'offre, la situation est souvent différente une fois le locataire dans les lieux.
- Un appartement en bon état et bien équipé
Les équipements doivent être en bon état et correspondre à l’attente de la clientèle : lave-vaisselle, micro-ondes, lave-linge sont aujourd'hui des prérequis en location meublée. Plus le locataire se sentira bien dans le logement, le trouvera agréable à vivre, meilleures seront les relations avec le bailleur.
- Un propriétaire disponible au carnet d’adresses fourni
En location meublée, le locataire a une attente de services plus élevée qu’en location vide. De jour comme de nuit, en weekend ou en vacances, le bailleur peut être sollicité par son locataire : fuite d’eau, clés perdues, problèmes de connexion Internet, lave-vaisselle en panne… La connaissance de techniciens spécialisés pouvant intervenir efficacement et au prix du marché peut s’avérer particulièrement utile.
- Une gestion administrative organisée
L'envoi des appels de loyer quelques jours avant l'échéance et un rappel quelques jours après permet d'aider le locataire à régler avec ponctualité, et évite les situations dans lesquelles les propriétaires estiment que le retard de paiement est dû à la mauvaise foi du locataire alors qu'il s'agit simplement d'un oubli.
2/ La relation bailleur-locataire au regard de la loi Alur
A ce jour, la promulgation de la loi Alur n’a pas eu l’effet escompté sur la pacification des rapports locatifs et n'a fait que renforcer le déséquilibre dans la relation bailleur locataire.
Cette loi a accru les obligations du bailleur, tout en limitant ses droits, créant un sentiment d'injustice. A titre d'exemple, il est désormais interdit au bailleur de prévoir des pénalités si le locataire ne respecte pas le contrat, notamment s'il paye le loyer en retard. En revanche, des pénalités sont prévues si le bailleur tarde à restituer son dépôt de garantie au locataire. De même, ce dernier peut demander à compléter l'état des lieux d'entrée pendant 10 jours, alors qu’à la sortie des lieux, cette possibilité n'est pas offerte au bailleur.
De leur côté, les locataires sont également déçus. Le plafonnement des honoraires d’agence n’a pas changé la donne : ils ont toujours le sentiment que le prix à payer pour se loger est trop élevé. L’encadrement des loyers, autre mesure dont l’application reste pour l’instant très incertaine, ne constituera pas non plus une révolution majeure : depuis plusieurs années, le propriétaire ne peut imposer une augmentation de loyer supérieure à celle de l’Indice de Référence des Loyers (IRL).
En définitive, avec Alur, le sentiment d'insatisfaction de part et d'autre a été encouragé et les contentieux entre bailleurs et locataires risquent d’être plus nombreux. Il est donc plus que jamais nécessaire d'adopter les « bonnes pratiques » pour pacifier les relations bailleur/ locataire.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir