Présenté par le CESE (Conseil Economique, Social et Environnemental), l’avis sur « La microfinance dans les Outre-mer » propose un ensemble de préconisations afin d’impulser un changement d’échelle de la microfinance pour un développement d’activités créatrices d’emplois pérennes, de valeur et de lien social.
A cet effet, le CESE :
1/ Recommande l’établissement d’un panorama complet du microcrédit aussi bien professionnel que personnel par l’extension du suivi statistique mené par la Banque de France à l’ensemble des territoires ultramarins. Le rapport d’activité du Fonds de cohésion sociale devrait être plus descriptif et plus exhaustif pour les Outre-mer.
2/ Préconise que l’offre en microcrédit des banques disponible en métropole le soit également dans les territoires ultramarins dans lesquels elles sont implantées. De même le prêt à la création d’entreprise (PCE) proposé par BpiFrance devrait être également diffusé par les institutions de microfinance et adaptéafin qu’il soit davantage compatible avec un cofinancement par un microcrédit dans les Outre-mer. Enfin, le CESE recommande que la médiation du crédit soit mieux connue des porteurs de projets.
3/ Recommande que l’Agence française de développement (AFD) soutienne financièrement l’implantation des principaux acteurs du microcrédit. En parallèle, le CESE estime nécessaire la diffusion d’une campagne d’information grand public ciblant en particulier les femmes et les jeunes. L’objectif d’insertion et de réinsertion sociale doit être conforté par l’utilisation du dispositif « Nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise » (NACRE) afin qu’il puisse intervenir de manière massive à côté du microcrédit professionnel et par celle du Projet initiative jeunes création d’entreprise (PIJ). Le CESE recommande l’augmentation des moyens financierset la mise en place d’une éducation financière et d’apprentissage des outils bancaires. Enfin, le microcrédit personnel pourrait être dynamisé par l’augmentation des montants autorisés et de la durée de remboursement,et le microcrédit professionnel stimulé en relevant son plafond à 15 000€ et en en permettant l’allocation aux entreprises ultramarines au-delà de leurs 5 premières années.
4/ Recommande la création d’un fond de préfinancement des fonds européens en faveur des instituts de microfinance en Outre-mer qui verraient ainsi leurs activités sécurisées.
5/ Recommande que l’Agence française de développement coordonne ses interventions en microfinance dans les pays et territoires de l’espace régional des Outre-mer avec les acteurs de la microfinance, tant en crédit qu’en assurance, des territoires ultramarins afin de susciter des synergies.
6/ Préconise d’implanter dans les Outre-mer des offres de micro assurance adaptées et d’informer les entrepreneurs de la nécessité de disposer d’assurances en adéquation avec leurs besoins.
7/ Invite les acteurs de la société civile à promouvoir les différentes modalités de financement solidaire et participatif en Outre-mer.
La rapporteuse, Pierrette Crosemarie souligne « Le microcrédit n’est ni un produit marchand, ni une aide sociale. Cette originalité qui fait sa force doit être préservée. En période de crise des finances publiques, la mixité des ressources, l’implication des banques et des assureurs, l’inscription dans les principes et valeurs de l’économie sociale et solidaire sont des voies à explorer ».
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