Alors que l’ISR et la RSE constituent des axes stratégiques du développement de la Place financière de Paris, les résultats de l’enquête de la Commission Finance durable de Paris EUROPLACE vont permettre d'établir les priorités et recommandations concrètes à mettre en œuvre.
Principales conclusions de l'enquête
ISR
Entre 2003 et 2013, les encours ISR sont passés en France de 3,9 à 169,7 Mds€. Selon les données d’Eurosif, qui a une définition plus large de l’ISR intégrant notamment les fonds mainstream pratiquant partiellement l’ISR et l’impact investing, la France se situe en 2ème position en Europe, juste derrière le Royaume-Uni.
Les sociétés de gestion et les investisseurs institutionnels (sociétés d’assurance et caisses de retraite) soulignent que la démarche ISR s’inscrit dans leur stratégie de réduction des risques de long terme – investissements dans des entreprises qui réduisent leurs risques ESG, y compris le risque de réputation.
Pour les particuliers, la motivation repose sur la possibilité de savoir où est investi leur argent et de sélectionner des investissements en phase avec leurs valeurs et qui permettent d’avoir un impact sur la société.
L’ISR reste limité aux investisseurs institutionnels et souffre d’un déficit auprès des particuliers. Ainsi, si 93%) des banques et des assureurs interrogés déclarent proposer des produits ISR dans leurs réseaux, la clientèle privée méconnait l’offreexistante, peu relayée par les conseillers qui manquent de formation spécifique.
Parmi les autres freins identifiés, les clients particuliers, distributeurs et institutionnels, expriment une inquiétude par rapport à la performance. Il s’agit d’un problème de perception et pas de réalité.
75% des sociétés de gestion sont désormais prêtes à faire certifier leur processus ISR contre 33% en 2011, même s’il n’existe pas à ce jour de consensus sur la méthode et l’acteur le mieux placé.
De même, la création d’un Label ISR serait considérée comme un gage de sécurité pour les épargnants et faciliterait la vente des produits ISR dans les réseaux bancaires. 85% des banques/assureurs sont favorables à la labellisation des produits.
Enfin, la nécessité d’incitations fiscales figure parmi les mesures qui seraient de nature à développer le marché de l’ISR.
RSE
La RSE contribue à la performance globale de l’entreprise grâce à une meilleure maîtrise des risques, aux gains générés sur les appels d’offres, à l’arrivée de nouveaux investisseurs ISR, et à la maîtrise des consommations (eau, énergie, déchets…).
La reconnaissance de leurs démarches RSE est jugée essentielle par les entreprises. Pour cela, les émetteurs mettent en avant le dialogue régulier avec les investisseurs et les différentes parties prenantes, clients, investisseurs, salariés et ONG.
Si les émetteurs jugent utiles le rôle des agences de notation extra-financières, ainsi que les démarches ISR des investisseurs et des sociétés de gestion, ils critiquent le manque de transparence et de fiabilité des démarches, des méthodologies trop hétérogènes et opaques, et le manque de suivi.
Concernant le rapport intégré, 2/3 des émetteurs interrogés déclarent que leur rapport d’activité inclut déjà ou inclura prochainement le rapport de développement durable, 1/3 émettent cependant des critiques envers l’initiative sur le rapport intégré développée par l’IIRC* jugée trop lourde à mettre en place.
Toute avancée sur ce sujet passe par l’élargissement des premières expérimentations en cours par les entreprises et par le renforcement du dialogue avec les investisseurs.
* IIRC : International Integrated Reporting Council
Accéder à l’intégralité de l’étude : http://www.paris-europlace.com/files/Synthese_Enquete_ISR-RSE-20_janvier_2015.pdf
Comprendre l'économie durable pour s'y investir