L’Université Paris-Dauphine et le Crédit Foncier publient une étude* consacrée à l’évolution du pouvoir d’achat immobilier selon l’âge des ménages dans les grandes villes d’Ile-de-France.
1) Forte baisse du pouvoir d’achat immobilier entre 1998 et 2010 en Ile-de-France
Cette baisse s’inscrit entre 39% à Paris et 12% à Fontainebleau en douze ans. Plus précisément, toutes générations confondues, 44% des ménages étaient en capacité d’acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins à Paris en 1998 contre 27% en 2010. Cette proportion de ménages en capacité de se loger passe également :
- de 64% (1998) à 57% (2010) à Fontainebleau, de 73% (1998) à 62% (2010) à Saint-Denis et de 47% (1998) à 39% (2010) à Versailles, villes où la baisse de pouvoir d’achat immobilier est la plus faible ;
- de 49% (1998) à 34% (2010) à Vincennes, de 45% (1998) à 31% (2010) à Boulogne-Billancourt et de 75% (1998) à 56% (2010) à Argenteuil, villes où la baisse de pouvoir d’achat immobilier est la plus élevée parmi les douze communes d’Ile-de-France étudiées.
2) Des écarts générationnels importants…
Les quinquagénaires disposent en Ile-de-France du pouvoir d’achat immobilier le plus élevé : en 2010, les deux tiers des 55/60 ans en moyenne pouvaient acheter un bien immobilier selon leurs besoins dans une des douze communes d’Ile-de-France étudiées et la moitié à Paris.
Ce sont ensuite les sexagénaires qui ont le plus de facilités à acheter un bien immobilier correspondant à leurs besoins qui, par ailleurs sont moindres, les enfants ayant quitté le domicile familial.
Les trentenaires connaissent le plus de difficultés pour acquérir un bien immobilier : en 2010, seulement un tiers en moyenne des 30/35 ans pouvaient acquérir un bien immobilier correspondant à leurs besoins dans une des douze communes d’Ile-de-France étudiées et 7% à Paris.
3) … qui se creusent entre 1998 et 2010, au détriment des plus jeunes
En 12 ans, le pouvoir d’achat immobilier des 20/25 ans a été divisé par 3 en moyenne dans les douze villes d’Ile-de-France étudiées, et est devenu quasiment nul à Paris (1% en 2010).
A l’inverse, les plus de 65 ans ont perdu de 1998 à 2010 en moyenne “seulement” un dixième de leur pouvoir d’achat immobilier dans les principales villes d’Ile-de-France et un quart à Paris.
En effet, ceux qui étaient déjà propriétaires en 1998, année caractérisée par un bas de cycle des prix immobiliers, ont bénéficié ensuite d’une revalorisation de leur patrimoine immobilier. La valeur de leur patrimoine suivant l’évolution des prix, leur capacité à acheter un nouveau bien immobilier pour se loger est donc restée importante.
En revanche, ceux qui ne sont pas devenus propriétaires avant la hausse des années 2000 (les moins de 50 ans en 2010 avaient moins de 38 ans en 1998) ont de plus en plus de difficultés à le devenir.
La forte hausse des prix immobiliers observée durant la première décennie des années 2000 a ainsi eu pour effet d’accroître les disparités entre les générations dans les grandes villes d’Ile-de-France.
*Trois années d’observation ont été retenues : 1998, 2004 et 2010. La mesure utilisée est celle du baromètre Capacim qui mesure le pouvoir d’achat immobilier des ménages pour un bien correspondant à leurs besoins et compte tenu de leur structure familiale.
Plus de détails sur l’étude :
http://creditfoncier.com/levolution-du-pouvoir-dachat-immobilier-selon-lage-menages-paris-12-communes-dile-france/
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