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[Enquête] La croissance de l’économie mondiale ne dépassera pas 2% en 2015

Selon l’étude annuelle de CFA Institute*, les professionnels de l’investissement pensent que cette faible croissance ne s’accompagnera que d’une maigre progression des indices sur les marchés mondiaux.
L’étude souligne également l’importance des politiques des banques centrales pour les performances des marchés en 2015 et les préoccupations exprimées quant à la faiblesse de la croissance sur les marchés développés et aux risques géopolitiques.


Principaux résultats de l’étude

1/ En France

Si les Allemands sont optimistes sur les perspectives économiques mondiales - ils tablent sur une croissance de 2,6% en 2015 (2% au niveau global), ils sont très pessimistes en ce qui concerne la croissance en France, estimée à environ 0,5% l’an prochain.

Les participants à l’enquête misent sur un CAC 40 à 4371 points au 31 décembre 2015, soit un indice quasiment stable par rapport à son niveau enregistré début octobre 2014.

Pour 40%, la poursuite des politiques monétaires accommodantes est le facteur qui devrait avoir l’impact le plus favorable sur les marchés mondiaux (contre 30% globalement). Les faibles performances des économies développées constituent en revanche le risque le plus significatif pour 27% d’entre eux (contre 30%), tandis que les risques politiques ressortent comme les plus sous-estimés selon 45% des répondants (contre 35%).

En ce qui concerne l'intégrité des marchés, 78% des membres de CFA Society France considèrent qu'une coordination globale encore plus étroite du suivi des risques systémiques permettra de prévenir les prochaines crises financières (contre 67% globalement). Par ailleurs, 41% estiment que les exigences en matière de capitaux propres et de liquidités imposées aux banques auront des conséquences négatives non anticipées (contre 33%), et 26% pensent qu'un meilleur alignement de la rémunération des professionnels de la finance avec les intérêts de leurs clients serait l'action prioritaire à mener au sein des entreprises financières pour améliorer la confiance des investisseurs (contre 31%). Ce dernier point est également identifié comme étant le plus sérieux problème éthique localement, selon 27% des membres de CFA Society France.

Enfin, 25% des membres s'attendent à une amélioration du marché de l'emploi pour les professionnels de la finance en France en 2015 (contre 30% au niveau global).


2/ Dans le monde

Les professionnels de l’investissement du monde entier prévoient que la croissance de l’économie mondiale ne dépassera pas 2% en moyenne en 2015, selon l’enquêtede CFA Institute sur le sentiment des professionnels du secteur financier sur les perspectives des marchés en 2015 (2015 Global Market Sentiment Survey). Les réponses - émanant de profils divers tels que gérants de portefeuilles, analystes et cadres dirigeants - pointent le risque politique, et particulièrement celui lié aux mouvements sécessionnistes et nationalistes, comme le facteur susceptible d’impacter négativement les marchés dans les cinq prochaines années le plus sous-estimé.

Prudence des professionnels de l’investissement
- Prudence sur les perspectives économiques mondiales et ralentissement attendu de la croissance au niveau local. Les prévisions des analystes indiens tablent sur une solide performance de 5,8% de leur pays mais les Suisses, les Japonais, les Français et les Brésiliens estiment que la croissance de leurs marchés locaux devrait tomber en-dessous de 1%.
- Progression attendue des indices mondiaux. Sur la période de 15 mois courant du 1er octobre 2014 au 31 décembre 2015, les participants à l’enquête s’attendent à une progression des indices S&P 500 à 4,8%, EuroStoxx à 1,9% et Nikkei 225 à 1,6%, en même temps qu’une légère progression du rendement des bons du Trésor américain à 3,46% par rapport aux 3,21% enregistrés au 30 septembre 2014.
- Les Etats-Unis et la Chine continuent à être regardés comme les économies les plus favorables à l’investissement en actions. Comme en 2014, les USA et la Chine restent les deux marchés  privilégiés en termes de performance des marchés actions pour l’année à venir, le quatuor de tête étant composé dans l’ordre des USA, de la Chine, de l’Inde et de la Russie.
- Persistance de l’inquiétude quant à la fin des mesures d’assouplissement quantitatif sur les marchés locaux. 57% pensent que les décisions prises par les banques centrales partout dans le monde de mettre progressivement un terme aux politiques d’assouplissement quantitatif vont avoir un impact négatif sur leurs marchés locaux, contre 68% l’an dernier. Par contraste, à la question « Quel serait le facteur le plus susceptible d’affecter positivement les marchés mondiaux en 2015 ? », près de 30% cochent la réponse « la poursuite des politiques accommodantes menées par les banques centrales ».


Les membres de CFA Institute réclament une capacité de vision globale du marché mondial et un renforcement de la régulation au niveau local afin d’améliorer l’intégrité des marchés.

- Une vue d’ensemble du système pour gagner la confiance des investisseurs. A l’échelle mondiale, 28% indiquent que parvenir à améliorer la régulation et la capacité à avoir une vision d’ensemble du risque systémique global serait la mesure la plus efficace pour améliorer le sentiment de confiance des investisseurs et l’intégrité des marchés. Les plus nombreux à défendre cette prise de position sont, à 40%, les représentants de CFA dans la région Asie-Pacifique, suivis de ceux de la zone EMEA avec 29% et enfin ceux du continent américain avec 23%.

- Transparence financière. L’amélioration de la transparence de la communication financière et des autres process de reporting des entreprises est citée par 21% des membres de CFA Institute comme la mesure la plus susceptible de contribuer à restaurer la confiance des investisseurs dans les marchés ainsi que l’intégrité de ces mêmes marchés. Les réponses émanant du continent américain sont avec 26% les plus nombreuses à ériger une telle mesure en priorité absolue, contre 16% pour la zone EMEA et 15% pour la région Asie-Pacifique.

- Nécessité de mieux appliquer la législation et la réglementation existantes au niveau local. Dans leur classement des efforts à entreprendre tant sur le plan réglementaire que de la pratique des affaires pour renforcer le degré de confiance des investisseurs dans leurs marchés locaux en 2015, les répondants placent en premier (26%) l’amélioration de l’application des législations et réglementations existantes, suivie, avec 24%, par l’amélioration de la gouvernance des entreprises.


Fraude et déficit de transparence sont perçus comme la menace la plus sérieuse pour l’intégrité globale des marchés.

- La persistance de problèmes graves sur les marchés mondiaux et locaux continue à susciter l’inquiétude. Les pratiques frauduleuses (ex. délit d’initié), avec 25% des opinions émises, et l’insuffisance d’intégrité dans la communication financière, avec 24% des réponses, sont considérées comme les plus importantes de l’ensemble des questions d’éthique professionnelle auxquelles les marchés mondiaux vont devoir s’attaquer en 2015. Au niveau local, le pourcentage de préoccupation lié aux pratiques de vente abusives au niveau local tombe à 21% pour 2015 d’une année sur l’autre, mais n’en reste pas moins un motif d’inquiétude majeur dans de nombreux marchés.

- L’alignement des incitations commerciales au centre des préoccupations. La question du non-alignement de la rémunération des professionnels de la finance avec les intérêts de leurs clients est considérée comme un motif majeur de préoccupation par 21% des professionnels certifiés CFA.


Développer la culture de l’éthique professionnelle dans le monde de la finance reste le meilleur moyen pour améliorer la confiance dans le secteur.

- L’absence de culture de l’éthique professionnelle responsable du défaut de confiance dans le secteur de la finance. 63% soulignent que le déficit de culture de l’éthique professionnelle au sein des entreprises du secteur financier est le facteur qui a le plus contribué au sentiment de défiance prévalant actuellement vis-à-vis du monde de la finance. Les répondants de la zone EMEA, avec 67%, sont, avec ceux de la région Asie-Pacifique (65%), plus nombreux que leurs homologues des Amériques (59%) à pointer ce dysfonctionnement.

- Nécessité d’agir au niveau de l’entreprise pour améliorer le sentiment de confiance des investisseurs. L’alignement des rémunérations des gérants avec les objectifs des investisseurs (31%), la mise en œuvre par les directions générales de politiques de « tolérance zéro » pour les comportements anti-éthiques (27%) et une adhésion plus forte aux codes et normes de déontologie (21%) sont les principales mesures préconisées au niveau de l’entreprise en vue d’améliorer le sentiment de confiance des investisseurs pour l’exercice à venir.

« L’inquiétude qui pèse sur la question de l’intégrité des marchés reste au premier rang de nos préoccupations », commente Kurt Schacht, CFA, directeur général de CFA Institute. Il précise que « définir et créer les conditions permettant d’avoir une vision globale améliorée du risque systémique mondial va être au centre des efforts que nous allons devoir déployer tout au long du prochain exercice si nous voulons un marché qui repose sur la confiance et l’intégrité. L’enquête que nous venons d’analyser permet de dire que six ans après la crise financière de 2008, le niveau de coopération transfrontalière entre régulateurs qui serait nécessaire à la détection et l’atténuation du risque systémique reste insuffisant. »

* L’étude s’appuie sur l’analyse des opinions et avis émis par 5 259 de ses membres, qui représentent les positions de professionnels de l’investissement partout dans le monde.
L'analyse détaillée et les résultats peuvent être consultés sur
www.cfainstitute.org/gmss

  

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