Par Guillaume CAIROU, Président du Club des Entrepreneurs Fondateur du Groupe Didaxis
Certains syndicats ont démontré que les syndicats n’étaient là que pour donner raison à des gens qui ont tort !
J’accuse les détracteurs du portage salarial d’être responsables de la destruction de 30 000 emplois… Comment les laisser faire sans réagir ? Nous ne nous laisserons pas sacrifier sur l’autel de la bien-pensance. Nous en appelons au Président de la République que nous savons sensible à la sauvegarde de l’emploi dans notre pays.
Beaucoup de Français l’ignorent, mais le 11 avril dernier, le Conseil constitutionnel a déclaré contraire à notre Constitution l’article 8 de la loi du 25 juin 2008, à la suite d’une question prioritaire de constitutionnalité portée par ce syndicat non représentatif qui souhaitait mener un combat d’arrière garde : la lutte des classes.
Derrière un débat technique voir technocratique, se cache une réalité dramatique bien concrète : dans un mois, 30 000 salariés Français n’auront plus d’emplois en ne pouvant plus avoir recours au portage salarial.
Le portage salarial c’est très simple : cela consiste, pour une entreprise, à rémunérer un intervenant non pas directement, mais à travers une entreprise intermédiaire. Cette dernière va facturer la mission, rémunérer l’intervenant et se payer (en prélevant des frais de gestion) sur la base du chiffre d’affaires réalisé. Il faut savoir que le portage salarial ne disparaît pas avec la décision du Conseil Constitutionnel, mais remet la responsabilité de la situation de 30 000 salariés Français entre les mains du Gouvernement et du Parlement qui doivent désormais assumer leurs responsabilités et définir le cadre légal du portage salarial… ce que ni l’un ni l’autre ne s’est attelé à faire alors que nous sommes à moins d’un mois de l’échéance…
Nos entreprises permettent aux Français souvent mis à l’écart du marché du travail parce qu’ils sont trop vieux, trop jeunes avec trop ou trop peu de qualifications, d’expériences et de diplômes, de travailler en indépendant, tout en conservant un statut de salarié. La demande explose depuis un an.
La formule séduit évidemment les Français. Pourquoi ? Tout simplement parce qu'elle a le mérite de surmonter les rigidités du marché du travail. Aujourd’hui, les entreprises sont nombreuses à ne plus souhaiter recruter par peur de l’avenir et du coût du travail. Ces mêmes entreprises sont en revanche tout à fait prêtes à faire appel à des intervenants extérieurs en les payant sous forme d'honoraires. C’est la recette du succès du portage salarial depuis le milieu des années 80.
Qu’un syndicat ait exploité une faille pour casser le portage salarial comme un enfant gâté casse son nouveau jouet passe encore. Nous y sommes habitués avec certains syndicats… Mais qu’ils viennent nous expliquer que le portage salarial doit être fermé, restreint et limité… c’est la ligne jaune à ne pas franchir. Le succès du portage salarial est incontestable. Comment le mesurer ? Objectivement et simplement en observant le fait que toutes les sociétés qui se sont lancées sur ce marché affichent des dynamiques de croissance de chiffres d'affaires rarement observées ailleurs.
Nous appelons donc François Hollande et Emmanuel Macron à réagir. A réagir vite. Nous leur demandons solennellement d’ouvrir le portage salarial à tous… bref nous leur demandons de ne pas entraver la liberté d’entreprendre parce qu’après tout c’est bien de cela dont il s’agit. Tout ce que nous demandons, c'est une stabilisation du droit social afin que nous puissions continuer d’investir pendant que nos salariés s’assurent un avenir en travaillant.
Pendant des années, on nous a joué le coup du prêt illicite de main-d'oeuvre et de l'atteinte au monopole des sociétés de travail temporaire. Maintenant on nous joue le coup de l’affrontement entre les cadres et les non cadres ? Qui peut sincèrement croire que nous n’allons pas nous révolter devant un clivage aussi artificiel ?
Très largement développé en Europe avec près de 6 millions de travailleurs portés, représentant près de 50 000 emplois en France, le portage salarial doit permettre à 600 000 demandeurs d’emploi d’accéder au marché du travail à horizon 2020 en France.
Représentant à la fois une réponse au chômage, un outil de lutte contre le travail au noir et une passerelle vers la création d’entreprise, le portage salarial est à la fois une source de développement économique et une réponse aux nouvelles exigences du marché du travail en reliant plus directement les TPE PME aux compétences dont elles ont besoin.
Promoteur de nouveaux métiers et de nouvelles organisations du travail, innovant et sécurisant, garantissant les droits fondamentaux des salariés, le portage salarial favorise l’émergence d’initiatives et de compétences variées intéressant tous les secteurs d’activité.
Véritable tremplin vers l’emploi et la création d’entreprise, le portage salarial s’inscrit dans une dynamique de croissance comme réponse à la mobilisation actuelle en matière d’emploi, aux besoins de souplesse et de réactivité des entreprises, qui montrent un intérêt grandissant pour cette forme de collaboration innovante, efficiente et peu couteuse.
Les sociétés de portage salarial peuvent devenir le premier employeur privé de l'Hexagone devant l’interim. La nouveauté, c'est que les non-cadres y viennent aussi : laissons donc les travailler comme les autres ou alors il faudra assumer 30 000 licenciements… 30 000 chômeurs de plus… mais alors il ne faudra plus jamais nous parler de mobilisation pour inverser les courbes du chômage et de la croissance surtout au moment où avec près de 3,5 millions de demandeurs d'emploi à la fin du mois dernier, la France a une nouvelle fois battu son record de chômeurs. Mobilisons nous. Bring Back Portage Salarial !
Source : clubdesentrepreneurs.org
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