La fin des quotas laitiers prévus pour le 31 mars prochain 2015 s’inscrit dans la volonté politique de diminuer les aides directes aux agriculteurs, entrainant une libéralisation progressive des marchés agricoles. Une révolution pour la filière habituée à produire une quantité limitée à un prix fixé.
En prévision de cette mutation, les opérateurs des marchés s’organisent : Euronext, principal opérateur de la zone Euro gérant les marchés, lance un complexe de contrats à terme et d’options sur les produits laitiers principaux : beurre, poudre de lait écrémée et poudre de lactérosum. « Lorsque Euronext nous a consulté, nous avons soutenu cette initiative, explique Michel Portier directeur général d’Agritel, car à l’image de ce qui s’est passé pour les autres marchés, et notamment le blé et le maïs,la fin des encadrements de prix apporte automatiquement de la volatilité dans les marchés. Il est donc important que la filière dispose des outils de couverture et d’anticipation adaptés au marché européen».
Si le marché de Chicago propose déjà ce type de produits, l’intérêt d’Euronext est d’offrir les contrats cotés en euro et de garantir un sourcing européen. « Nous avons notamment insisté sur l’importance de la fongibilité des sous-jacents et de leur adaptation au cadre européen afin que le plus grand nombre d’opérateurs puisse utiliser ces outils assurant ainsi leur liquidité et leur efficacité. » détaille Michel Portier.
La fin des quotas va également entrainer une hausse de la production de lait en Europe, 2ème exportateur mondial de produit laitiers. « C’est une opportunité pour développer les exportations européennes, prisées par leur qualité, encore faut-il que les outils industriels aient pu bénéficier des investissements suffisants pour se moderniser » souligne Michel Portier. Or, sur ce point, la France est loin d’être en avance.
Lectures du moment, tribunes d'experts, management et entrepreneuriat...
Comprendre l'économie durable pour s'y investir