ORPI dévoile ses dernières tendances sur le marché de la location en France. Dans un contexte économique incertain, où le marché de l’emploi est en berne et l’accession à la propriété est des plus compliquée, les Français sont moins confiants et s’orientent davantage vers la location. Ainsi, au 1er semestre 2014 sur le site orpi.com, les demandes de location ont augmenté de plus de 50%, et les demandes de transaction ont chuté de 7% (100 jours du 1er semestre comparé à la même période en 2013 ).
Qui sont ces nouveaux locataires ? Quelles villes sont plus particulièrement touchées par ces demandes ? Quels sont les biens les plus prisés ? Le point sur les grandes tendances de la location en France.
Pour Bernard Cadeau, Président du réseau ORPI, « Dans un contexte de baisse des prix très limitée, de construction de logements neufs en panne et de difficulté croissante à accéder à la propriété, de plus en plus de Français - en particulier les primo-accédants et les ménages modestes - sont contraints de se tourner vers la location. Ce que nous observons chez ORPI reflète une tendance qui n’est malheureusement pas une surprise, et qui traduit bien le contexte actuel : en période d’incertitude quant au marché de l’emploi, de morosité économique et d’absence de mesures concrètes et rapides prises par le gouvernement, les particuliers ne se positionnent pas sur des projets d’achat, et privilégient la location. »
Une très forte demande de location dans plusieurs villes de France
En septembre, sur le site et sur l’ensemble des 1250 points de vente ORPI, 43% des demandes concernaient la location et 57% l’achat, alors que l’offre des biens à louer représente 15% du total des biens proposés. En parallèle, la tendance est au ralentissement des transactions, et ORPI a constaté une baisse de 7% des demandes de transaction sur le premier semestre 2014.
D’autres villes conservent toutefois un équilibre entre demande d’achat et demande de location, notamment Bordeaux, Montpellier ou Marseille. |
Dans le trio de tête des villes où la demande de location bat des records en septembre :
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Lille, où les demandes de location atteignent jusqu’à 82 % quand les demandes d’achat sont à 18%,
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Brest, avec 61% de demande de location et 39% de demandes d’achat,
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Nancy, avec 59% de demandes de location et 41% de demandes d’achat.
A Lille par exemple, ces chiffres record trouvent une explication dans la forte proportion de la population étudiante de la ville. Les mois de juillet, août et septembre y sont d’ailleurs traditionnellement très riches en demandes de locations pour les agences immobilières. Cette année toutefois, les demandes ont été assez tardives, et se sont concentrées sur le mois de septembre. Cela s’explique notamment par un certain attentisme lié à la crise économique que connaît le marché immobilier actuellement.
Les biens les plus plébiscités à la location
Dans les grandes agglomérations, les petites surfaces meublées sont très prisées par les étudiants et les jeunes actifs, tout comme les T4 et plus pour la colocation. Les appartements à loyers très modérés ainsi que les T3 pour les couples établis qui connaissent un changement de vie (enfant, mutation, etc), sont également très recherchés.
Dans les petites agglomérations et les zones rurales, on constate une forte demande de maisons individuelles 4 pièces avec jardin et garage, des pavillons récents et également des T2 et T3 dans des résidences récentes.
« Les différences observées entre les petites et grandes agglomérations quant aux biens plébiscités sont liées aux besoins et aux usages de ces logements » commente Bernard Cadeau. « Dans de grandes villes étudiantes comme Lille ou Nancy, la forte demande des étudiants soutient le marché de la location des petites surfaces. A l’inverse, les familles déjà installées se tourneront plus naturellement vers une maison individuelle avec un jardin dans une zone plus éloignée de la ville où les loyers sont souvent moins élevés, afin d’accéder à des surfaces plus importantes. »
4 profils type de locataires en France
Aujourd’hui, et même s’ils restent fortement concernés par ce type de biens, la location n’est plus l’apanage des étudiants et des tout jeune-couples. Avec une difficulté grandissante à accéder à la propriété, le marché de la location est en pleine mutation.
En effet, malgré une baisse des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers et des prix immobiliers à la baisse, les ménages à revenus plus modestes – et notamment les primo accédants - n’accèdent plus à la propriété : depuis 2009, leur part dans l’accès au crédit a diminué de 9%. La difficulté à financer leur projet les contraint donc très souvent à le reporter.
« Ces profils montrent une vraie diversité, aussi bien au niveau des revenus qu’au niveau socioprofessionnel. Si certains témoignent de situations temporaires, comme les travailleurs mutés, les étudiants ou encore les jeunes qui s’installent et qui voient dans la location une première étape dans le parcours résidentiel, d’autres sont plus révélateurs de l’état général du marché immobilier actuel. C’est le cas notamment des familles ou retraités à revenus modestes, dont les moyens ne permettent plus d’accéder à la propriété et qui se tournent donc de plus en plus vers la location. De même, les acheteurs potentiels, aspirants propriétaires, voient que la donne a changé et que les conditions d’octroi de crédit sont très strictes, malgré des taux en forte baisse. Ceux-ci vont donc préférer attendre une conjoncture plus favorable et une amélioration de leur pouvoir d’achat avant de se lancer dans un projet immobilier » commente Bernard Cadeau.
Loi Alur : quelles perspectives pour le marché immobilier ?
Les ménages à revenus plus modestes – et notamment les primo accédants - n’accèdent plus à la propriété |
Depuis le 1er Octobre 2014, les modalités du prêt à taux zéro, notamment ses conditions d’attribution, ainsi que le zonage ont été revus afin de rééquilibrer l'aide entre les différentes zones géographiques. Sont ainsi modifiés les plafonds de ressources, les quotités de prêt, les plafonds d'opération ainsi que les profils de remboursement, avec notamment pour effet de renforcer l'aide dans certaines zones.
« Si ces mesures vont dans le bon sens, elles ne sont pas suffisantes pour rassurer les particuliers dans leur volonté de se lancer dans un projet d’achat. Des solutions simples pourraient pourtant être mises en œuvre immédiatement pour un effet à court terme : c’est le cas de la simplification et l’allégement de certaines contraintes de la loi ALUR (informations à fournir aux acquéreurs en copropriété à l’avant-contrat), ou encore l’élargissement du PTZ à tout le marché de l’ancien sous conditions » ajoute Bernard Cadeau. « Sur le marché de la location, l’absence de politiques gouvernementales stables, claires et simples sur le logement n’aide pas à débloquer cette situation. Se loger est toujours une préoccupation majeure pour les Français : il est donc urgent de mettre en place des mesures concrètes et de proposer une politique du logement durable. Les mesures de la loi ALUR se sont révélées contre-productives et ont enlisé le marché en pénalisant acquéreurs, vendeurs, locataires, bailleurs et professionnels. Nos priorités aujourd’hui chez ORPI ? Construire un environnement propice à la concrétisation des projets de nos clients et retrouver le chemin de la confiance. »
Comprendre l'économie durable pour s'y investir
Source : www.orpi.com