La grand-messe trimestrielle organisée par Carmignac Gestion à l’intention des journalistes spécialisés est toujours très attendue. La conférence du 29 octobre a montré que l’équipe est plutôt sereine. « La fois précédente, rappelle Frédéric Leroux, gérant global de la maison, nous avions anticipé une croissance mondiale marquée par des turbulences, notamment du fait de la situation extrêmement compliquée de l’Europe. Or, désormais, avec le travail considérable qu’a réalisé Mario Draghi [président de la Banque centrale européenne], le risque systémique est écarté. De surcroît, et cela relève d’un nouveau concept, la BCE est potentiellement, comme d’autres grandes banques centrales, prêteur en dernier ressort. Nous revenons dans une situation économique et financière beaucoup plus normale. »
Europe, le retour
Le ciel n’est pas pour autant totalement dégagé. En France, « le mauvais élève clairement identifié par la communauté des investisseurs pour les prochains mois », selon les termes de Frédéric Leroux, aucune réforme structurelle n’a encore été mise en place. L’Espagne, dont l’endettement global (public et privé) ne diminue pas, n’a pas encore demandé de l’aide à l’Europe, ce qui assombrit la visibilité. Et, last but not least, en cas de désaccord entre le président fraîchement élu et le Congrès, les Etats-Unis vont être confrontés dans deux mois à un épineux problème : soit augmenter les impôts, soit réduire les dépenses, ce qui pourrait faire perdre 2,5 % de PIB. Cela dit, outre-Atlantique, l’immobilier repart et le marché des actions est relativement haut. Ce qui explique la confiance des consommateurs américains. En ce qui concerne les marchés émergents, envers lesquels Frédéric Leroux reconnaît avoir dernièrement été « un peu trop optimiste », la dégradation économique touche à sa fin.
Dans la gestion diversifiée, Rose Ouahba, responsable de l’équipe taux, souligne l’intérêt de nouveau porté à l’Europe, qu’il s’agisse de la devise, avec une augmentation de 25 points en un trimestre de la pondération de l’euro, des actions (près de 20 points d’écart en leur faveur) ou encore des obligations privées.
Michel Lemosof
A découvrir dans le Bas de laine n°237 (parution le 6 novembre), le fonds PEA, géré par Carmignac, que nous intégrons à notre sélection.