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La confiance en zone Euro ne se décrète pas

Analyse de Nathalie Renson, Directeur de la Gestion chez Primonial AM.

Les consommateurs, les investisseurs et les industriels de la zone Euro partagent un point commun : ils éprouvent tous une moindre confiance en l’avenir.
L’investissement des entreprises de la zone Euro au 1er trimestre 2014 est en baisse de 0,8%. Le Sentix, qui reprend les anticipations de 4500 investisseurs en zone Euro était largement en-dessous des attentes pour septembre 2014. Enfin, la confiance des consommateurs en zone euro publiée le 22/09 était également en repli, poursuivant ainsi la tendance baissière amorcée en mai dernier.

Les actions de la BCE vont-elles contribuer à restaurer la confiance en zone Euro ?

En tant qu’allocataires, nous allégeons la zone Europe dans nos portefeuilles. Le délai de latence entre la mise en place des mesures d’aides à l’économie et l’obtention de leurs résultats, peut donner lieu à une certaine volatilité des marchés actions européens, d’ici à la fin de l’année 2014. Nous préférons alors sous pondérer cette classe d’actifs dans nos portefeuilles. En effet, l’échec surprise du TLTRO du 18/09 peut avoir différentes lectures :

La première compréhension est : les banques vont mieux et peuvent se passer de facilités de refinancement.

- La seconde interprétation que nous en faisons : la participation des banques au TLTRO est conditionnée par une redistribution du crédit à destination des entreprises et de l’économie réelle, donc les banques ne s’engagent pas sur le financement de l’économie réelle. Il est clair que les banques prêtent moins car la demande de prêts émanant des entreprises et des consommateurs est trop faible. La confiance de ces acteurs économiques est fortement altérée.

Quels sont alors les éléments macro susceptibles d’infléchir cette crise de confiance européenne ?

- Un point très positif est la baisse de l’Euro contre Dollar. En ce sens, Mario Draghi a réussi son pari. Le consensus des analystes ne s’est pas encore intéressé à l’impact de la baisse de l’Euro sur la compétitivité des entreprises européennes. Autrement dit, pour le moment, personne n’est capable de le chiffrer. Oui, mais… cet impact « devise » sera perceptible de façon légère lors des publications du T3 2014, soit à partir du mois de novembre. Il faudra attendre les mois de février/mars et les publications annuelles pour avoir les éclairages quant à la baisse de l’Euro contre Dollar dans les comptes des entreprises européennes.

- Une autre piste à investiguer : le plan de relance présenté par Jean-Claude Junker lors de sa candidature à la Présidence de la Commission Européenne table sur 300 Mds€ destinés à financer des grands travaux à l’échelle européenne. La BCE pourrait servir de relais entre la Commission Européenne et l’économie réelle, au sein de chaque pays de la zone Euro, pour les financements. Cette proposition est simple et fait référence à Keynes, proposant une politique des grands travaux, associée à un effet multiplicateur. Comme les règles de fonctionnement de l’offre et de la demande sont perturbées par les injections monétaires des banques centrales, il est nécessaire de trouver une autre voie de développement pour l’Europe. Pourquoi pas des grands travaux…

La confiance des agents économiques n’obéit pas aux règles des marchés ; elle ne se décrète pas non plus. En combinant compétitivité et relance économique, la confiance des agents économiques européens pourrait être restaurée. Mais cela veut dire qu’il faut encore être patient !

http://www.primonial-am.com/

 

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