Le Club des Entrepreneurs, par la voix de son président, Guillaume Cairou, prend acte du remaniement gouvernemental en cours.
En toute transparence, au sein du club des entrepreneurs, je suis au regret de devoir constater que les dispositifs annoncés tout au long de ces derniers mois, à l'image du CICE, n'ont pas eu ni le succès escompté ni l'efficacité attendue...
Beaucoup d'entrepreneurs ont ainsi renoncé au préfinancement du CICE notamment les plus petites entreprises du club qui n'ont pas trouvé les ressources humaines nécessaires pour surmonter la bureaucratie régnant autour du dispositif. Les plus importantes d'entre elles ont en revanche massivement eu recours à ce dispositif qui leur permet de réaliser une économie d'impôt à hauteur de 4% de la masse salariale, hors salaires supérieurs à 2,5 fois le SMIC.
Ce CICE n'a donc été qu'une petite bouchée d'air frais pour les entreprises qui, asphyxiées, continuent de manquer d'agilité pour faire face à leurs compétiteurs mondiaux. On constate que pour la plupart des entreprises les dispositifs annoncés ont davantage permis de maintenir des emplois que de leur permettre d'embaucher.
Les annonces et virages successifs de politique économique n'ont enclenché aucune dynamique de croissance. Il aurait été plus simple de baisser les charges parce que l'emploi ne se décrète pas, il se mérite ! La moitié des entrepreneurs adhérents du Club nous disaient en janvier dernier se servir du CICE pour augmenter leurs investissements : ils ne sont qu'1/3 à l'avoir fait.
D'un point de vue global je regrette que les annonces successives faites par ce dernier gouvernement révèlent une méconnaissance des réalités du terrain entrepreneurial au quotidien et de la compétition économique mondiale dans laquelle la France a pris beaucoup de retard faute de ne pas avoir su se réformer quand tous nos voisins le faisaient.
Chacun semble reconnaître que les impôts sont devenus lourds, trop lourds, à force de s’accumuler depuis de nombreuses années. Mais on ne les a pas baissé suffisamment et c'est regrettable...
Autre problème très important en France, la complexité du millefeuille administratif : rien n'a véritablement changé, notamment le Code du travail qui est incompréhensible et incroyablement instable.
Nous ne nous attaquons pas aux véritables difficultés rencontrées sur le terrain par les entrepreneurs : si votre voiture tombe en panne parce que le turbo est cassé il faut le changer. Remettre de l'essence ne changera rien à la situation... :
Sur le CIR, belle annonce par exemple qui a tout de suite rencontré son public, l'administration a montré un visage d'un autre âge en multipliant les contrôles monopolisant les ressources de l’entreprise et les redressements donnant le sentiment à nos adhérents d'un manque d'accompagnement de sa part et surtout d'un véritable harcèlement administratif, comme si tous les entrepreneurs étaient des délinquants.
Les entreprises attendent surtout que l'état ne leur mettent pas de bâtons dans les roues :
- elles embauchent quand elles ont des produits qui se vendentà des coûts raisonnables sur les marchés, or notre coût du travail est trop élevé.
- elles embauchent quand elles ont une visibilité sur la fiscalité qu'elles devront régler, or cela change en permanence.
- elles n’embauchent pas pour faire plaisir au Président de la république ou au Premier Ministre..., elles le font dès qu'elles le peuvent car la ressource humaine est un élément majeur de compétitivité dont elles ont besoin...
Bref il faut regarder lucidement ce qu'on fait nos voisins et concrètement :
- Baisser durablement le coût du travail pour lancer un cercle vertueux d'embauche.
- Arrêter de faire des annonces qui ne se concrétisent pas mais créent un climat de défiance.
- Mettre en place un dispositif reposant sur une loi créée = 3 lois existantes supprimées.
- Défiscaliser les heures supplémentaires.
- Mettre ENFIN en œuvre le pacte de responsabilité.
- Digitaliser et centraliser les procédures auxquelles font face les entreprises.
Lectures du moment, tribunes d'experts, management et entrepreneuriat...
Comprendre l'économie durable pour s'y investir