L’analyse de Muzinich & Co
Etats-Unis
Les marchés obligataires américains sont en repli à des degrés divers ce mois-ci. Le segment du High Yield en ligne avec la duration du marché a enregistré la plus forte baisse en raison d'un soutien technique plus faible. Nous pensons que les rachats étaient fonction de plusieurs facteurs, incluant des mauvaises nouvelles concernant le High Yield, une certaine complaisance par rapport au risque de hausse des taux et de simples prises de profit au vu de rendements élevés plus tôt dans l'année. En résumé, la correction ne repose pas sur une modification des fondamentaux de crédit, lesquels n'ont pas réellement changé et restent solides. Nous pensons que cette vague de rachats sur la classe d'actif devrait s'inverser en temps voulu, grâce aux investisseurs long-terme qui souhaiteront rentrer dans le marché. La faiblesse des rendements sur les marchés obligataires, une baisse de l'offre face à une forte demande, des tendances démographiques favorables (une population vieillissante qui a besoin de revenus fixes) et une demande continue en provenance des fonds de pension et d'autres institutions devraient soutenir le marché. Par ailleurs, les chiffres de l'emploi aux Etats-Unis pour juin montrent une amélioration significative et la croissance de l'emploi en juin était à son plus haut depuis 2006. Les bénéfices des entreprises ont été largement positifs et les prévisions des entreprises sont stables à positives.
Europe
Le marché primaire européen a continué d'être actif au cours des dernières semaines, dans le prolongement de la tendance depuis le début de l'année. La saison des résultats des entreprises bat son plein, avec des surprises positives plus importantes que les surprises négatives. Le marché secondaire a été un peu plus faible sur le High Yield et nous avons vu un sell-off modéré en Europe avec un écartement des spreads à des niveaux observés au début de l'année. Les tensions politiques en Europe de l'Est ont probablement contribué à cela ; les investisseurs ont également réagit aux inquiétudes relatives au faible niveau de rendements. Peu d'éléments suggèrent un changement dans les fondamentaux de crédit sur la classe d'actif, et la correction semble imputable principalement à des éléments techniques. D'autre part, les spreads Investment Grade ont continué de se resserrer, les rendements des obligations d'Etat et d'entreprises continuant encore de baisser. Les données PMI sont plus fortes qu'attendues pour la zone Euro, tandis que l'indice de confiance des consommateurs a déçu. L'inflation et les chiffres de l'emploi ont montré de nouveau une reprise faible en Europe qui se poursuit. L'inflation de base a été annoncée en ligne avec les attentes à 0,8%, tandis que le taux de chômage était largement inchangé à 11,5% en juillet.
Pays émergents
Les marchés émergents ont vu se poursuivre les tensions géopolitiques en Russie et en Ukraine, avec à la fois les Etats-Unis et l'Europe qui ont adopté de nouvelles sanctions contre les entreprises russes au cours des derniers jours. La dernière mesure, qui est entrée en vigueur suite au crash d'un avion de la Malaysian Airlines, a ciblé les banques russes, le secteur de la défense et l'industrie du pétrole. Les sanctions restreignent l'accès au marché des capitaux occidentaux pour les plus importantes institutions financières russes, et limite les exportations militaires en provenance des Etats-Unis et de l'Europe. Le sell-off observé sur le crédit russe a rendu les valorisations attractives ; alors que la situation reste fluide, les relations entre l'Occident et la Russie restent tendues. Jusqu'à présent, la contagion aux autres pays des marchés émergents a été limitée.
En Amérique latine, l'Argentine a officiellement fait défaut sur sa dette après l'expiration d'une période de grâce de 30 jours, au terme de laquelle l'Argentine s'est trouvée dans l'incapacité d'honorer les paiements manquants sur ses obligations. Cependant, il y a toujours une possibilité qu'un accord soit trouvé avec des créanciers privés.
La note de la Colombie a été relevée à Baa2 par Moody's, qui cite une croissance robuste et des perspectives favorables compte tenu du projet d'investissement public dans l'infrastructure à hauteur de 25 milliards de USD.
En Chine, la croissance du PIB brut au second trimestre a été meilleure qu'attendue, tandis que l'indice HSBC Chine PMI a bondi à son plus haut niveau depuis 18 mois. Les données positives suggèrent que les efforts de relance récents du gouvernement ont l'effet souhaité et laisse présager un second semestre solide pour la Chine.
La plupart des marchés asiatiques ont été résilients ; l'Inde et l'Indonésie enregistrant des flux positifs suite à la stabilité post-élection.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir