Le marché de l’immobilier de luxe selon Barnes
1/ En montagne, le cap psychologique des 20 millions d’€ est franchi
Courchevel
La station vit une situation particulière en raison de contraintes administratives. En effet, le plan local d’urbanisme ayant été annulé, le plan d’occupation des sols est revenu à ce qu’il était en 1996. Le nombre de transactions s’en ressent et a fondu de moitié par rapport à 2010. Ainsi les clients qui, jusqu’à présent, cherchaient prioritairement des terrains à bâtir, se repositionnent sur l’existant, dont les prix au m² sont en hausse par rapport aux années précédentes : 12 337 €/m² contre 10 240 €/m² en 2013.
Megève
Le marché reste animé sur le segment des transactions comprises entre 3 et 10 M€. Les acquisitions se portent en priorité sur des biens anciens qui jouissent d’un bel emplacement. Mais la concurrence du neuf est vive. Une typologie nouvelle d’acquéreurs apprécie les formules tout inclus en « prêt à construire » ou en « prêt à vivre ».
Au-delà de 10 M€, les acquéreurs se raréfient, mais subsistent. Les chalets aux dimensions importantes (au-delà de 1 000 m²) peinent donc à trouver preneur. En revanche, à partir de 20 M€, le marché se heurte à un cap psychologique notable. Pour les clients disposant d’un budget de 1 à 3 M€, la tendance actuelle est plutôt de recourir à la location, en attendant une éventuelle stabilisation économique et fiscale.
2/ Sur le littoral, pas de surcote pour les maisons de famille
Le marché des résidences en bord de mer est à l’aune de la société française et reflète les changements d’aspirations de nos contemporains, les évolutions de leurs moyens financiers. Il donne aussi une indication de leur âge. Bien sûr, ce marché traduit également la nouvelle donne imposée par la conjoncture économique internationale.
S’agissant des évolutions sociétales, de Deauville à Porto Vecchio, les collaborateurs de Barnes dressent sur tout le littoral le même constat : la notion de maison de famille est en désuétude. Les biens ne restent plus dans le même patrimoine pendant cinquante ans et plus. Au contraire, la rotation s’accélère. Sur la côte basque, par exemple, les biens changent de propriétaires tous les cinq à dix ans.
Autre évolution dans les souhaits manifestés, la résidence secondaire peut devenir principale. Une tendance constatée aux abords d’Arcachon, du Pyla et du Cap Ferret, ainsi que de Biarritz. De fait, sur l’ensemble des côtes, les transactions se révèlent très souvent réalisées par des chefs d’entreprises qui réinvestissent une partie du fruit de leur cession. Ce phénomène est particulièrement constaté à Saint-Tropez où avec cette population, le marché reprend doucement après une certaine atonie.
Ces nouveaux retraités argentés contribuent évidemment à augmenter l’âge moyen des acquéreurs. Une tendance lourde cependant atténuée par des profils atypiques : riches traders français exerçant à Londres ou Singapour, cadres dirigeants expatriés dotés d’un pouvoir d’achat exceptionnel.
A Deauville, les vendeurs intransigeants préfèrent retirer leur bien du marché en attendant la reprise. Mais cette dernière pourrait se révéler hypothétique si l’offre ne se met pas au diapason de la demande. Faute d’adéquation, des biens se retrouvent sans acquéreur sur la côte normande depuis plusieurs années.
Palette de prix :
- Deauville : 400 à 800 000 €. Peu de transactions supérieures à 1 million d’€.
- Arcachon, Pyla, Cap Ferret : 700 000 à 2,5 millions d’€.
- Côte basque : 500 000 à 1,5 million d’€. Une transaction à plus de 5 millions d’€ pour une maison Art Déco vue mer et golf.
- Provence et littoral : 800 000 à 1,5 million d’€.
- Cannes : Appartements 15 000 à 20 000 € le M². Villas : 700 000 à 95 millions d’€
- Saint-Tropez : 1 à 14 millions d’€
- Corse : montée en puissance spectaculaire vers le luxe avec une villa vendue 5 millions d’€ à Porto Vecchio.
www.barnes-international.com/fr
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