Par Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque
La première réponse concrète de la France au développement du Bitcoin est celle de la taxation. Elle symbolise l'intégration dans le cadre des prérogatives de la puissance publique et de la régulation économique et financière d'un phénomène qui y échappait jusqu'à présent. Mais, dans les faits, les possibilités sont encore nombreuses pour les détenteurs de Bitcoins de contourner la législation nationale dont l'impact sera vraisemblablement faible tant que les démarches de la France seront isolées aux niveaux européen et international.
La réaction gouvernementale a cependant le mérite d'acter l'essor certainement inexorable des monnaies virtuelles et d'essayer de l'accompagner au mieux. Dans cette perspective, l'abandon de l'anonymat, une caractéristique qui explique en grande partie le succès initial du Bitcoin, est le préalable nécessaire afin d'avoir une acceptation plus large dans les échanges des monnaies virtuelles.
Par ailleurs, les Etats ne pourront pas à terme user de l'arme de la taxation pour essayer de contrôler ce phénomène, il faudra aussi prévoir une vraie réglementation, éventuellement sous l'égide du FMI qui aurait parfaitement la légitimité pour agir en la matière. Il s'agira notamment de définir quel statut exact les monnaies virtuelles peuvent avoir par rapport aux monnaies nationales émises par les banques centrales et d'établir des réglementations à propos des produits dérivés sur le Bitcoin qui impliquent aujourd'hui des risques très élevés pour les investisseurs.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir