A l’automne 2013 et tout au long du 1er semestre 2014, les questions liées à l’immobilier ont fait l’objet de nombreux débats liés aux différents projets législatifs concernant, en partie ou dans leur totalité, ce secteur : loi Alur, loi Pinel…
Parmi les objectifs prioritaires affichés par le gouvernement figure la volonté de développer l’offre de logements. Or, si les investisseurs professionnels disposent de fonds considérables, ils boudent l’immobilier d’habitation. Pour atteindre son objectif en matière de logements, le gouvernement devra donc impérativement arriver à convaincre les investisseurs professionnels d’injecter de l’argent dans ce secteur.
C’est dans ce contexte, que Denjean & Associés, société d’expertise comptable et d’audit très active dans les services à l’immobilier, a d’enquêté* auprès de ces acteurs sur leur stratégie d’investissement immobilière pour l’année 2014.
Quelques enseignements de l’enquête
Les investisseurs professionnels ont le choix entre cinq catégories de placements immobiliers : les bureaux ; les commerces ; les logements ; les entrepôts ; l’immobilier de services (hôtels, maisons de retraite, etc.).
Interrogés sur la façon dont se répartissaient leurs placements immobiliers entre ces cinq catégories, 52% des investisseurs professionnels ont indiqué qu’ils n’avaient aucun placement dans le logement. De plus, parmi les 48% d’investisseurs ayant effectué des placements dans le logement, pour 25% le logement représentait, fin 2013, moins de 10% de leurs placements immobiliers…
« Ces résultats montrent que les investisseurs immobiliers n’ont pas investi dans l’immobilier depuis très longtemps, ou, pour ceux qui avaient investi dans ce secteur, qu’ils ont désinvesti ces dernières années », décrypte Thierry Denjean, président de Denjean & Associés.
Questionnés sur leur stratégie 2014, les investisseurs professionnels continuent de manifester un fort désintérêt pour le secteur du logement.
En effet, 27% des sondés déclarent que cette année, ils vont maintenir leur investissement dans le logement à son (très faible) niveau actuel ; bien pire : 40% vont réduire encore, ou arrêter totalement leurs investissements dans le logement.
Comment s’explique ce désintérêt des investisseurs professionnels vis-à-vis de l’immobilier de logement ? Par le rendement faible ("nul", disent même certains) de cet investissement, répondent à l’unanimité les sondés. « 97% des investisseurs professionnels jugent que le rendement global de l’immobilier de logement n’est pas attractif ! Si on y ajoute le fait que 90% des professionnels trouvent cette catégorie d’investissement difficile à gérer, ces réactions suffisent à expliquer pourquoi les investisseurs professionnels boudent le logement », analyse Thierry Denjean.
Trois mesures-phares pourraient décider les professionnels à investir dans le logement
Interrogés sur différentes mesures imaginées par Denjean & Associés susceptibles d’inciter les professionnels à investir plus dans l’immobilier de logement, les sondés étaient invités à dire s’ils considéraient chacune de ces mesures comme « très incitative », « assez incitative », « peu incitative » ou « pas incitative du tout ». Résultat ? Trois des mesures proposées sont qualifiées de « très incitatives » par plus de 50% des investisseurs professionnels :
- exonérer les plus-values immobilières ;
- faciliter la possibilité de vendre les immeubles de logement à la découpe ;
- arrêter d’imposer une part de logement social dans les constructions de logements neufs.
« C’est un message que nos gouvernants ont intérêt à entendre s’ils veulent que les investisseurs professionnels modifient leur perception de l’immobilier de logement, et fassent à celui-ci une vraie place dans leur stratégie d’investissement », conclut Thierry Denjean.
*Enquête a été réalisée en partenariat avec Business Immo et La Tribune.
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