Le nouveau gouvernement indien a présenté son premier budget la semaine dernière. Il ne s’agit pas seulement de grandes annonces, même les plus petites, qui sont généralement passées sous silence car négatives, sont cette fois positives.
Analyse d’Avinash Vazirani, gérant du fonds Jupiter India Select chez Jupiter AM.
Etonnamment, même les annonces en petits caractères sont positives.
Le premier budget du nouveau gouvernement est, selon nous, extrêmement positif. Jusqu’à présent, on nous avait habitués à nous jeter de la poudre aux yeux avec de grandes annonces très séduisantes pour mieux passer sous silence les annonces un peu moins reluisantes. Cette fois, les plus petites sont elles aussi impressionnantes et nous sommes très optimistes quant à ce que le Ministre des Finances essaye de mettre en place. Selon nous, l’engagement le plus remarquable est d’avoir conservé un objectif de déficit budgétaire de 4,1%. Le gouvernement aurait pu vouloir conserver une marge de manœuvre pour le reste de l’année en abaissant cet objectif à 4,4% voire à 4,5%, mais le fait qu’il reste campé sur ses positions est une déclaration d’intention vraiment significative. Pour nous, cela veut dire que le gouvernement va continuer à brider ses émissions, ce qui est une bonne nouvelle pour les taux d’intérêts à moyen terme. Selon nous, le marché est un peu lent à réagir sur ce sujet, mais un examen plus minutieux des implications de cette annonce en temps utile révèlera à quel point cela est positif.
Les annonces relatives aux ménages sont particulièrement encourageantes, car elles démontrent une détermination à rompre avec l’habitude de dépendre du soutien financier de l’Etat. A la place, le plafond de l’exonération fiscale de l’épargne a été fortement relevé, de même que les intérêts déductibles des prêts immobiliers. La combinaison de ces deux éléments permet de réduire de 1% les taux immobiliers. Selon nous, cela devrait avoir des répercussions très positives sur les secteurs de la construction, du ciment et sur les industries connexes.
Toujours pas de calendrier pour la GST
Sans doute la plus grosse déception de ce budget est liée à l’instauration de la taxe sur les biens et services (GST pour goods and services tax) dans tous les états. Le gouvernement s’était engagé à faire passer cette loi mais nous sommes toujours en attente de clarification sur le calendrier. La question des subventions a été largement esquivée, du moins les détails de celles-ci, mais cela est peut-être dû au fait que la mousson a été faible. Le gouvernement ne peut pas se permettre d’être celui qui réduira les fonds alloués à des programmes comme celui du National Rural Employment Guarantee Act à un moment où les perspectives pour la population pauvre et rurale du pays sont potentiellement sombres.
Une hausse possible des marchés malgré les gains récents
Avec des valorisations à peine au-dessus de la moyenne sur 10 ans, une économie au point bas de son cycle actuel et un arsenal impressionnant de mesures positives dues à ce nouveau gouvernement et à son budget, il y a selon nous un potentiel de hausse important sur le marché des actions indiennes à moyen et long termes et ce, en dépit des gains importants déjà réalisés cette année. Les bénéfices devraient augmenter, les fonds internationaux sont relativement sous investis sur l’Inde et une étude récemment publiée par la Bank of India montrait que les actifs financiers domestiques n’ont pas représenté depuis 1969 un aussi faible pourcentage de l’épargne totale des ménages. Nous pensons que le fonds est bien positionné pour profiter de tous les changements induits par ce budget, qui devrait soutenir efficacement l’investissement en Inde dans les mois à venir.
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