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Marchés obligataires : « La duration et la sélectivité des titres sont des leviers essentiels pour minimiser le risque de taux »

Lors de sa Convention Annuelle consacrée au thème Investir et innover dans un monde incertain,l’équipe de Rothschild & Cie Gestion a présenté ses perspectives d’investissement devant 300 partenaires et investisseurs professionnels.

Emmanuel Petit, Directeur de la gestion obligataire, et Delphine Laloum, Gestionnaire-Analyste chez Rothschild & Cie Gestion, ont partagé leurs convictions en matière de stratégie obligataire.

Après deux années consécutives de performances significatives sur les marchés obligataires, les investisseurs sont confrontés au risque de hausse des taux. En Europe, l’amélioration des conditions économiques, aidée par les mesures de soutien au crédit de la banque centrale européenne, devrait éloigner les craintes de déflation que les marchés pricent aujourd’hui au regard des niveaux de taux. Par ailleurs, le resserrement des conditions monétaires de la Réserve Fédérale américaine, qui pourrait se matérialiser par une première hausse des taux directeurs au deuxième trimestre 2015, est un facteur potentiel de déstabilisation pour les actifs obligataires.

Pour Emmanuel Petit « le scénario d’une hausse trop vive des taux longs obligataires n’est pas à exclure, il faudra être très attentif au rythme de remontée des taux directeurs américains. Aujourd’hui, l’écart entre le taux à 10 ans américain et son équivalent allemand est par ailleurs significatif. Le Bund reste sous-évalué, le retour de l’inflation en Europe conjugué au resserrement monétaire outre-Atlantique pourrait conduire le taux allemand à une hausse de l’ordre de 100 points de base d’ici l’année prochaine. Même si la corrélation n’est plus aussi sensible qu’il y a quelques années, la hausse des taux américains risque d’entrainer dans son sillage l’ensemble des taux obligataires européens ».

Dans ces conditions, la priorité est de réduire au maximum la sensibilité de l’allocation d’actifs au risque de taux. Choisir le bon positionnement sur la courbe des taux et la maturité des titres est un moyen efficace de protéger son portefeuille. « Il faut éviter les taux courts car le rendement est insuffisant, mais aussi la partie longue de la courbe où l’on s’expose à une forte duration pour peu de prime de risque supplémentaire. Le meilleur profil est celui des titres de maturité 3 à 5 ans, qui offrent un ratio rendement/sensibilité optimal, minimisant le risque de hausse des taux » analyse Emmanuel Petit, qui ajoute : « Le marché du crédit est à privilégier, puisqu’historiquement, les hausses de taux n’ont eu qu’un impact très modeste sur l’évolution des spreads de crédit. Nous restons cependant prudents avec cette analyse dans la mesure où il n’est pas exclu que le crédit souffre sur la partie longue de la courbe dans un scénario de remontée des taux souverains. Il est donc judicieux de capter la prime de risque sans la maximiser en investissant sur des titres de maturité intermédiaire »

Alors que la rémunération des actifs de taux devient rare, la sélectivité des titres est de première importance dans la construction de l’allocation obligataire. « Les investisseurs ne peuvent plus acheter l’ensemble du marché, sans distinction. Globalement, les obligations sont devenues chères, c’est pourquoi il est essentiel d’identifier quelques cas d’investissement au rendement attractif, sur des émissions corporate, plutôt que d’être investi coûte que coûte sur des emprunts souverains ou du crédit Investment Grade qui ne rapportent plus beaucoup, et qui sont sensibles à une éventuelle hausse des taux » précise Emmanuel Petit.

De son côté, Delphine Laloum estime que le crédit High Yield européen permet encore de capter des primes de risque attrayantes. « Le marché High Yield est relativement sain et dynamique. Les entreprises européennes ayant restructuré leurs activités et rationalisé leur niveau d’endettement, on observe un taux de défaut historiquement bas, anticipé à environ 2% en 2015. La garantie du service de la dette reste la priorité dans l’optimisation du couple rendement/risque de cette catégorie d’émission plus volatile. »

En termes de bond-picking, les titres notés B ont la préférence de la Gestionnaire-Analyste : « sur une base historique, le gisement noté B paraît plus intéressant que celui noté BB, avec un écart de spreads d’environ 150 points sur le secondaire et de plus de 200bps sur les émissions primaires pour des profils de risque satisfaisants. Surtout, les signatures B seront plus défensives en cas de remontée des taux sans risque, avec une sensibilité inférieure à 3 contre 3,5% pour le segment BB. Nous privilégions les obligations à faible duration. Il s’agit principalement d’obligations à fort coupon ayant des options de remboursement anticipé à moins d’un an. Nous privilégions également les thématiques ‘Event Driven’. Il s’agit de titres d’entreprises susceptibles de bénéficier d’histoires spécifiques de crédit comme par exemple des cessions d’actifs ou une offre de rachat par un concurrent. Nous avons par exemple souscrit à des émissions comme Wind, Play, TVN. »

Paris Orléans, maison mère du Groupe Rothschild : www.paris-orleans.com

 

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