15 Mds$, une somme qui représente la moitié des réserves en devises de la banque centrale, mais seulement environ 3% du PIB argentin.
Par Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque
Le gouvernement argentin essaie par tous les moyens légaux, politiques et médiatiques de gagner du temps afin de rééquilibrer le rapport de force avant l’échéance cruciale du 30 juillet. Cependant, le dénouement parait inévitable, puisqu’en vertu de la clause pari passu, l’Argentine ne peut pas avantager un groupe d’investisseurs sur un autre.
Le montant étant tel, le gouvernement ne pourra pas puiser dans les réserves de change, qui servent déjà au paiement des intérêts aux créanciers et à soutenir, à coup d’interventions sur le marché, le taux de change du peso.
Par conséquent, l’Argentine n’aura d’autre choix que de recourir de nouveau au marché des capitaux. Les conséquences positives seraient nombreuses puisque cela favoriserait une normalisation des relations avec la finance internationale, une réduction à terme des coûts d’emprunt une fois la confiance rétablie et permettrait d’attirer de nouveau les investissements étrangers dans les secteurs clés.
En d’autres termes, cela conduirait à desserrer le carcan sur l’économie argentine qui l’a étouffé depuis le défaut de 2001 et qui a montré son inefficacité à sortir de la crise.
Toutefois, ce recours au marché aura un coût significatif à court terme. En effet, la prime payée aux investisseurs pour qu’ils détiennent de la dette argentine plutôt que des bons du Trésor américain est parmi la plus élevée des pays émergents, juste derrière l’autre mauvais élève d’Amérique latine, le Venezuela. C’est certainement le prix à payer pour solder la mauvaise gestion des dernières décennies.
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