Par Philippe Douillet, Gérant des fonds Hixance Patrimoine et Hixance Oblig 1-3, et Jean-François Valentin, Directeur marketing et commercial de 360Hixance AM
Pour les investisseurs institutionnels ou assimilés, dont les excédents de trésorerie sont de montants divers, il est encore bien difficile d’accéder à des solutions de gestion dédiées et « sur mesure ». Par sa simplicité, le fonds interne collectif (FIC) constitue une solution crédible.
En termes de solutions collectives, la voie la plus communément empruntée dans l’univers institutionnel est celle de l’OPCVM dédié, qui procure aux investisseurs un service de gestion d’actifs haut de gamme, tout en optimisant les aspects comptables et fiscaux.
Une autre option consiste à recourir à des fonds internes dédiés (FID) logés au sein d’un contrat de capitalisation ou d’assurance-vie luxembourgeois. Il s’agit d’une gestion sur mesure pouvant être destinée à une personne morale, à un souscripteur en tant que personne physique ou encore à une famille (sous réserve que chaque membre de la famille investisse au moins 250 000€).
Bien que très répandus, ces véhicules d’investissement ne sont pas les plus adaptés pour répondre aux besoins des associations professionnelles, des fondations, des syndicats ou encore des fédérations (sportives, culturelles…) dont la capacité de placement représente seulement quelques dizaines de milliers d’euros. Le seuil d’encours minimal qu’ils requièrent pour confier la gestion à un gérant d’actifs professionnel est souvent rédhibitoire : plusieurs centaines de milliers d’euros voire de millions d’euros dans le cadre d’un OPC dédié, 250 000€ dans le cadre d’un fonds interne dédié.
Une approche mutualisée de la gestion au service d’une « communauté d’intérêt ». Une barrière à l’entrée dont il est possible de s’affranchir grâce à une alternative, les fonds internes collectifs ou FIC. Encore relativement peu explorée, cette solution présente plusieurs avantages comparatifs, tant pour les gestionnaires d’actifs qui la conçoivent que pour leurs clients investisseurs. Le FIC est régi par le Commissariat Aux Assurances luxembourgeois (C.A.A.) et fonctionne comme un fonds interne dédié classique. A la différence qu’il repose sur une approche mutualisée de la gestion, autorisant des souscriptions de contrats d’assurance ou de capitalisation en deçà du seuil de 250 000€. En effet, le gestionnaire d’actifs regroupe au sein d’un unique support les avoirs d’un groupe d’investisseurs, de taille peu ou prou similaire et partageant les mêmes problématiques, les mêmes contraintes et les mêmes objectifs d’investissement, formant une « communauté d’intérêt » ‒ le FIC est par exemple de plus en plus plébiscité par les confédérations professionnelles corporatives. Dans cette configuration, chacun des investisseurs accède à une gestion sur-mesure pour cette « communauté d’intérêt », définie par un cahier des charges approfondi, mais sans l’exigence d’un capital minimal investi.
Du côté des professionnels de la gestion, l’apport du FIC est pluriel.
- D’un point de vue pratique, un seul portefeuille à gérer, un « prospectus » simple et compréhensible pour les clients. Ce document répond bien entendu à la réglementation luxembourgeoise mais en plus propose une grande transparence puisque toutes les sources de frais sont directement identifiées et connues de l’investisseur. La compagnie d’assurance doit notifier auprès du C.A.A. la création de chaque FIC par le dépôt d’un dossier technique, une étape relativement rapide qui permet la validation et la mise en place du support en quelques semaines seulement, là où la création d’un OPC dédié peut demander plusieurs mois.
- D’un point de vue commercial, les frais globaux supportés par la société de gestion pour la création et la gestion d’un FIC sont moindres. Les coûts d’administration sont inférieurs à ceux d’un FCP dédié, dont le seuil de rentabilité est rehaussé par l’impact des frais fixes incontournables (commissaire au compte, valorisateur externe). Cette différence dans la structure de coûts permet donc au gérant d’actifs d’atteindre un point mort plus facilement dans la commercialisation des fonds : on peut estimer à plusieurs dizaines de milliers d’euros par an le coût de fonctionnement d’un FCP dédié, contre quelques milliers euros pour un FIC.
Enfin, pour les distributeurs, les CGP, le fonds interne collectif a l’avantage de la flexibilité : il peut être « marketé » sous une marque commerciale spécifique. La nature même du support leur procure une certaine liberté, pour définir le cahier des charges confié au gestionnaire d’actifs dans la définition de la stratégie mise en place pour répondre aux attentes du client-investisseur final.
Plus d’informations www.360Hixanceam.fr
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