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Devises : une sur-couverture du risque de change génère un risque supplémentaire

Il y a quelques jours, l’ONG Greenpeace a annoncé avoir perdu 3,8 M€ sur le marché des changes, en raison d’une mauvaise couverture du risque devises.


L’équipe de BBVA France* revient sur les principes fondamentaux d’une stratégie de couverture et présente les perspectives d’évolution de plusieurs devises.

L’objectif d’une couverture de change est, par définition, de procurer une assurance à l’investisseur exposé aux risques de variation des devises, quel que soit l’évolution ultérieure du marché après la mise en place de la couverture. Philippe Jammeron, Head of Forex Distribution France & Benelux chez BBVA France, explique que « les instruments de couverture utilisés n’ont pas vocation à générer des gains, mais à sécuriser un cours maximum d’achat et un cours minimum de vente dans un couple de devises. Nous ne sommes pas dans une logique de pari spéculatif ou de trading, mais de protection de la valeur d’un flux ou d’un actif libellé en devises ».

Un élément très important pour les entreprises ou les acteurs institutionnels qui souhaitent recourir à une stratégie de couverture de change est d’adosser étroitement celle-ci aux flux réels. « Prenons l’exemple d’une entreprise française qui réalise une vente de bien ou service pour 10 M$ à l’international. La couverture du change devra porter sur ce montant précis, ni plus, ni moins. Une sur-couverture, par exemple couvrir 20 M$ au lieu de 10, peut éventuellement générer un gain ou une perte, cela devient alors assimilable à du trading. Une sur-couverture réintroduit donc un risque de fluctuation des devises, risque contre lequel l’entreprise souhaitait initialement se protéger. C’est peut-être l’une des erreurs qui a été commise dans le cas de Greenpeace ».

Plusieurs cas de figure peuvent nécessiter une couverture de change. Pour les entreprises de la zone euro, il s’agit par exemple de couvrir des transactions d’import-export (cash-flow hedge), des dividendes versés en devises, la valeur de filiales à l’étranger (les variations des devises font évoluer la valeur de la filiale convertie en euros au bilan de la maison mère), ou encore une opération de financement en euros d’une filiale dont les besoins sont en devise locale. Plus ponctuellement, il peut s’agir de couvrir le risque de change lié à un appel d’offre, à une acquisition ou à une vente d’une filiale hors zone euro.

 

Les perspectives : l’euro soumis à une pression baissière, rally sur le real brésilien et le peso colombien

Concernant les risques de variation sur le marché des devises, Philippe Jammeron identifie plusieurs tendances significatives. « Le jeu des politiques monétaires des banques centrales représente un catalyseur important pour la parité euro/dollar. Le nouveau dispositif d’assouplissement monétaire mis en œuvre par la BCE début juin va soumettre l’euro à une pression baissière. Les mesures de refinancement proposées aux banques, via les opérations de T-LTRO (Targeted Long Term Refinancing Operations) ou le passage du taux de dépôt en territoire négatif, vont dans ce sens. Le cours de l’euro, qui a probablement atteint un plafond entre 1,38 et 1,40 USD, est une préoccupation majeure pour la BCE qui tente de rendre l’économie européenne plus compétitive et de limiter l’effet déflationniste d’un euro fort. L’autre levier est celui du resserrement progressif des conditions monétaires aux Etats-Unis, avec la réduction mois après mois du volume du programme de rachat d’actifs par la Réserve Fédérale. Ces dispositions militent en faveur d’une appréciation du billet vert, bien que le dernier message de Janet Yellen ait été encore perçu comme ‘dovish’ par les analystes ».

Sur les marchés émergents, le real brésilien et le peso colombien suscitent tout particulièrement l’appétit des investisseurs et des cambistes depuis quelques mois.
« En 2013, comme d’autres monnaies émergentes, la devise brésilienne a subi des mouvements vendeurs assez significatifs. Mais cette tendance s’est inversée depuis le début de l’année, grâce à l’action combinée du relèvement des taux directeurs (+375 points de base en moins de 12 mois) et aux interventions de la banque centrale brésilienne sur le marché des changes. Attirés par des taux plus rémunérateurs, les investisseurs se repositionnent sur les marchés obligataires brésiliens et sur le real ».

 

Du côté de la Colombie, l’orientation est similaire : « on observe un rally sur les emprunts d’Etat et la devise nationale (le COP) depuis trois à quatre mois. L’économie colombienne est actuellement l’une des plus dynamiques d’Amérique latine. Le taux de croissance annuel publié la semaine dernière est de 6,4% et les fondamentaux sont sains, avec un faible endettement public. Les gérants obligataires émergents augmentent la part de la Colombie dans leur portefeuille, poussés aussi par l’augmentation de l’exposition au pays dans les indices mondiaux qui leur servent de benchmark. Qui plus est, les flux d’investissements directs sont en pleine expansion dans des secteurs comme l’énergie ou les infrastructures. La réélection du président sortant Juan Manuel Santos conforte la stabilisation politique du pays, une tendance positive pour l’activité économique », conclut Philippe Jammeron.


*BBVA : Fondé en 1857, BBVA est un groupe de services financiers centré sur le client. Acteur de premier plan dans la Péninsule Ibérique, le groupe est la principale institution financière du Mexique et se positionne comme l’un des leaders bancaires en Amérique Latine et dans les Etats de la Sun Belt aux Etats-Unis.

www.bbva.es

 

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