Note de Christopher Dembik, analyste chez Saxo Banque
Les perturbations actuelles sur le marché pétrolier mondial, en raison de l’instabilité géopolitique croissante de l’Irak, pourraient constituer l’évènement de l’été sur les marchés financiers.
Alors que les indices font preuve d’une volatilité digne de la période des fêtes de Noël, les cours du baril ont connu d’importantes fluctuations au cours des dernières séances. Depuis quelques jours, en raison d’une prudence des investisseurs par rapport aux informations disponibles à propos de la situation sur le terrain, le baril de brut s’échange dans un rang compris entre 112 et 114 dollars.
On ne peut pas exclure qu’en cas de perte de contrôle plus importante de la part du gouvernement central, on assiste à une sortie du rang en direction du point haut de 2012, vers les 130 dollars. Dans notre scénario le plus pessimiste, la hausse pourrait être en l’espace de quelques semaines de l’ordre de 20 dollars causant une perturbation considérable de la reprise économique internationale.
Toutefois, le marché pétrolier mondial a trouvé une aide salutaire : le gouvernement régional du Kurdistan a pris le contrôle du champ pétrolifère de Kirkuk, le quatrième plus important du pays, ce qui pourrait permettre d’offrir un répit au marché. Cette prise de contrôle devrait avoir pour conséquence immédiate un accroissement des exportations de pétrole de la région du Kurdistan, afin de stabiliser les cours mondiaux, mais pourrait à terme accroître les revendications indépendantistes de la région face à l’incurie de Bagdad.
Le Moyen-Orient confirme encore une fois son statut de poudrière mondiale avec, pour épicentre, le bassin mésopotamien.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir