Certaines habitudes budgétaires opposent les territoires et révèlent des tempéraments bien spécifiques à chaque région. Grâce à son large échantillon (5 000 Français), l’étude publiée par Cetelem sur le budget des Français, avec l'institut BVA, permet d'effectuer un comparatif entre régions. Il est alors intéressant de constater que certaines habitudes budgétaires opposent les territoires et révèlent des tempéraments bien spécifiques. Plus d’une quinzaine de thèmes ont été abordés. Quelles sont les différences les plus marquées ?
Gestion de budget : Les habitants de Haute-Normandie seraient les champions de la gestion de budget (93% des hauts-normands déclarent construire un budget poste par poste), contrairement aux habitants de Champagne-Ardenne qui ne sont que 58%.
Petits plaisirs : bons vivants, et signe d’un pouvoir d’achat peut-être plus préservé, les Alsaciens semblent être les plus nombreux à résister à trop d’arbitrage et à s’accorder un petit plaisir même en temps de crise (69% vs 54% au national) tout particulièrement un bon repas (41% contre 28% des français). Plus raisonnables que l’ensemble des Français, 49% des habitants de Franche Comté renoncent à ce type d’extra quand le budget est serré, ils font par ailleurs partie des plus rigoureux dans la gestion de budget aux côté des hauts-normands avec une construction poste par poste pour 88% d’entre eux.
Solidarité : en étant plus rigoureux, les Franc-Comtois auraient-ils ainsi moins besoin des autres ? C’est dans cette région que le taux d’aide régulière et bénévole à un proche malade ou dépendant vivant chez soi, chez lui, ailleurs ou en institution est le plus faible (15% contre 23% pour les français). A l’inverse, plus d’un tiers des bourguignons déclare apporter une aide régulière et bénévole à un proche malade (34%, plus de 10 points supérieur à la moyenne nationale), ou bien avoir prêté de l’argent à un proche (30% vs 24% au national). Sur le thème de l’entraide inter-générationelle : si les habitants de Rhône-Alpes se déclarent plus susceptibles de vivre avec leurs parents pour des raisons budgétaires (53% vs 48% des Français), 60% des habitants des Pays de la Loire ont déclaré ne pas être prêts à l’envisager.
Santé : les habitants de Poitou-Charentes sont prêts à faire plus de sacrifices en matière de santé que les autres. En effet, pour faire des économies, ils sont 29% à ne pas aller voir le médecin alors que leur état l’exige contre 22% de moyenne nationale et 25% à ne pas acheter de médicaments alors que là aussi leur état l’exige contre 18% de moyenne nationale. Les Franciliens sont les plus enclins à discuter des conditions de paiement avec leur médecin avec une moyenne de 31% contre 24% à l’échelle nationale. Ils se distinguent notamment sur l’attention apportée aux tarifs pratiqués en étant 29% à demander quel tarif pratique un médecin avant de le consulter contre 20% de moyenne nationale. Enfin, ce sont les alsaciens qui sont les moins prêts à renoncer à leur complémentaire santé si elle était trop chère : 51% contre 61% de moyenne nationale.
Transport : sans surprise, les franciliens sont plus attachés à leur automobile que la moyenne nationale. Ils sont moins nombreux en moyenne à jouer sur leurs moyens de déplacements pour réaliser des économies. Ainsi, ils ne sont que 25% à déclarer vouloir changer de véhicule pour un modèle qui consomme moins (29% à l’échelle nationale) ou encore ils repoussent en moyenne moins souvent les frais d’entretien de leurs véhicules (34% contre 43% de moyenne nationale).
Méthodologie
Étude réalisée par l’Institut BVA par internet du 24 février au 2 mars 2014. Un échantillon de 5 111 personnes, représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus a été interrogé. La représentativité de l’échantillon est assurée par la méthode des quotas appliqués aux variables suivantes : sexe, âge, profession du chef de famille et profession de l’interviewé après stratification par région et catégorie d’agglomération. Au sein de cet échantillon national, 189 habitants de la région Alsace ont été interrogés dont 21 périurbains, 88 ruraux et 80 habitants de l’agglomération de Strasbourg.
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