Alors que la réforme de la formation professionnelle bouscule les entreprises et les professionnels du secteur, elle ne cesse de soulever de nombreuses interrogations. Mise en place de formations simplifiées, suivi du salarié à long terme, nouveau mode de financement … autant d’aspects abordés par la réforme qui touchent l’ensemble des collaborateurs de l’entreprise. Directeurs des ressources humaines, managers et employés se trouvent aujourd’hui responsabilisés et mis au coeur de la formation professionnelle. Les responsabilités données à ce trio sont au coeur de la réforme et leur donne une plus grande autonomie dans le choix des formations.
La formation qui était perçue jusqu’à présent comme une contrainte, apparaît désormais comme un investissement précieux et durable à la fois pour l’entreprise et pour le salarié. Les organismes de formation vont donc devoir se montrer à l’écoute des besoins du marché pour pouvoir hausser le niveau de leurs offres.
Stéphane Waller, fondateur de Meltis, l’organisme de formation professionnelle sur-mesure, revient sur les nouvelles responsabilisations des différents acteurs de l’entreprise ainsi que sur les enjeux qualitatifs induits par cette nouvelle réforme.
Par Stéphane Waller, fondateur de Meltis
La responsabilisation des collaborateurs de l’entreprise, un bouleversement nécessaire
Au-delà du bouleversement financier impliqué, la réforme de la formation professionnelle confère une nouvelle posture à la formation au sein de l’entreprise. En effet, les entreprises passent d’une contrainte de payer pour la formation à une obligation d’investir sur le long terme. Ainsi, la formation devient un investissement humain et représente une réelle valeur ajoutée pour l’entreprise - d’ailleurs le retour sur investissement prend ici tout son sens et devient un volet inéluctable entre les organismes et les entreprises. Cette prise de conscience attribue une nouvelle position au salarié puisqu’il devient véritablement acteur de sa formation. En effet, le compte personnel de formation responsabilise le salarié dans sa propre formation. L’employé est donc amené à faire les choix qui l’aideront au mieux à faire vivre son compte personnel de formation mais surtout, qui l’aideront à optimiser son parcours professionnel. Le suivi de la formation de chaque salarié par un entretien professionnel tous les deux ans et un bilan tous les six ans, renforce encore plus cette idée d’autonomie et d’individualisation.
La formation prend ainsi le rôle qu’elle aurait toujours dû avoir, à savoir la montée en compétences du salarié ainsi que le développement de ses perspectives d’évolution professionnelle. Les chances de réussite professionnelle sont ainsi multipliées à condition bien sûr que le salarié optimise au mieux son compte personnel de formation (CPF) en faisant le choix de formations pertinentes. Pour cela, il aura besoin de ses collaborateurs, notamment de son manager et du directeur des ressources humaines ou du responsable formation. En effet, le suivi mis en place par la réforme participe au rapprochement des différentes parties de l’entreprise pour le bien du salarié et de sa formation. Ainsi, les responsables formation et les managers se voient à leur tour responsabilisés et impliqués dans le parcours de formation au sein de l’entreprise. En effet, même si le salarié est au coeur du système, il aura besoin d’eux pour mener à bien son projet.
Le manager aura ainsi un rôle important de conseil auprès de l’employé afin de l’accompagner au mieux dans ses choix. Le directeur des ressources humaines, quant à lui, devra effectuer un suivi poussé des salariés afin de cerner leurs besoins pour leur proposer les formations les plus pertinentes possibles.
Vers une individualisation de l’offre de formation
Cette organisation tripartite implique la personnalisation et la création de formations sur-mesure, réellement adaptées aux besoins des apprenants.
Cette autonomie donnée au salarié et la responsabilisation ainsi créée va bouleverser le paysage de la formation professionnelle. En effet, les organismes de formation vont devoir porter une attention toute particulière à la qualité et à la pertinence de leurs offres de formation. Les responsables formation vont ainsi devoir sélectionner les formations en fonctions des avis et des besoins de leurs salariés et donc hausser leur niveau d’exigence vis-à-vis des organismes qui vont devoir s’adapter et proposer des formations en conséquence. Plusieurs critères vont entrer en jeu puisque les formations devront être attractives à la fois sur le fond et sur la forme.
Nous assistons à une inversion du système de l’offre et de la demande. En effet, avant la réforme, les responsables formation devaient choisir parmi les catalogues de formations proposés. Aujourd’hui les organismes de formation doivent proposer des prestations en lien direct avec les exigences des entreprises. Ce changement implique une sorte de sélection naturelle entre les différents organismes de formation. La réforme redistribue donc les cartes, les organismes de formation vont devoir faire valoir leur offre dans un secteur fortement concurrentiel et qui tend à l’être encore plus. Pour faire face à cette problématique, être à l’écoute du marché et des besoins des salariés devient un élément essentiel. Il sera nécessaire pour les organismes de proposer des prestations individualisées et à la carte pour satisfaire l’exigence accrue de l’entreprise et du salarié en quête de la formation idéale.
Le surmesure est donc en passe de devenir incontournable puisqu’il répond précisément aux attentes du salarié. Ce dernier devient ainsi le garant de la qualité de la formation professionnelle et va indéniablement tirer le secteur vers le haut.
Pour plus d’informations : www.meltis.fr
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