Alors que le Global Grain de Chicago vient de fermer ses portes, les échanges et les discussions entre les participants ont laissé transparaitre un scepticisme sur les estimations de l’USDA*. Les dégâts de l’hiver froid et du printemps sec sur la zone des Plaines du sud des Etats-Unis n’ont pas suffisamment été pris en compte. Malgré cette surévaluation des rendements, les Etats-Unis ne sont pas compétitifs à l’export, tout comme les origines européennes. En effet, la dévaluation de la grivna en Ukraine et du rouble en Russie à cause de la crise ukrainienne rend les origines mer Noire plus compétitives. Cependant, il faut être prudent car le déficit hydrique qui perdure sur la Russie pourrait limiter le potentiel export de ce pays majeur.
L’arrivée des récoltes en mer Noire risque d’engendrer une pression sur les cours qui existe déjà habituellement car la capacité de stockage de ces pays est limitée. Cette pression pourrait être plus forte cette année à cause des problèmes de trésorerie exacerbés par la crise ukrainienne. « La baisse des prix engendrée par la mise sur le marché des disponibilités de la zone mer Noire, liée à des ventes très précoces de la part de la Russie et de l’Ukraine compte tenu de leur situation financière et de leurs besoins en cash-flow, serait probablement de courte durée », analyse Michel Portier, directeur général de la société Agritel**, qui est intervenu lors du Global Grain sur la situation en Ukraine.
Pour le maïs, la vigilance doit également être entretenue car, là aussi, les niveaux de rendements semblent surestimés alors que la croissance de la demande de la filière éthanol devrait continuer.
*USDA : United States Department of Agriculture
**Agritel, société de conseil indépendante est experte sur les marchés de l’agri-industrie : les secteurs agricole, agro-alimentaire et agro-industriel.
www.agritel.fr
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