Une dynamique positive dans les pays germaniques, qui contraste avec les pays latins, et notamment la France
Après plusieurs années de baisse consécutive, les intentions de départ en vacances des Européens cet été se maintiennent à 54%, mais elles recouvrent des différences importantes selon les pays.
Dans les pays germaniques, la tendance est particulièrement favorable, avec une progression sensible des intentions de départ en été chez les Allemands (56%, + 4 pts) et une très forte progression du côté des Autrichiens (68%, +11 pts).
Leur situation tranche avec celle des autres pays de l’Union, confrontés depuis plusieurs années à une baisse continue des intentions de départ en été.
A cet égard, les Français sont à nouveau moins nombreux à partir cet été : 58%, -4 points par rapport à 2013, - 8 points par rapport à 2012. Ce taux d’intentions de départs se situe désormais à un niveau proche de la moyenne européenne, sa spécificité de pays où l’on part beaucoup en vacances s’estompant année après année.
La France se situe néanmoins au-dessous des autres pays latins, en particulier l’Espagne qui se stabilise au niveau le plus bas (42%), et l’Italie qui ne remonte pas (52%) après le décrochage spectaculaire observé entre 2011 et 2013 (-26 pts en deux ans, de 78% à 52%).
Budget vacances des Européens : des écarts croissants entre pays du Nord et pays latins
Au global, le budget moyen des Européens consacré aux vacances d’été apparaît assez stable : 2 313 € contre 2 242 € en 2013, soit + 71 €. Mais derrière cette relative stabilité, se manifeste un creusement des écarts entre les pays les plus touchés par la crise et ceux dont l’économie résiste mieux.
En 2014, le différentiel du budget moyen pour les vacances entre les pays du Nord (Royaume-Uni, Allemagne, Belgique, Autriche) et les pays latins (France, Italie, Espagne) s’élève à environ 700 € alors qu’avant la crise, en 2008, ce différentiel était de 370 €.
De la même manière, au sein de la zone euro, l’écart entre le budget moyen le plus élevé et le plus faible a augmenté de près de 50% en six ans.
Comme l’année dernière, les Britanniques détiennent ainsi le budget vacances le plus important (2 932€ soit 2 741 £), suivis par les Belges (2 577 €), les Autrichiens (2 542 €) et les Allemands (2 397 €). A l’inverse, les Italiens et les Espagnols figurent en bas de classement avec des budgets nettement en-deçà de la moyenne européenne (respectivement 1 798 € et 1 723 €). Les Français quant à eux affichent le budget vacances le plus élevé des pays latins (2 227 €), mais toujours légèrement inférieur à la moyenne européenne.
Enfin, pour 22% des Européens, c’est le renoncement pur et simple à leur budget des vacances d’été qui s’imposera, ce taux atteignant près de 40% en Espagne et en Italie (respectivement 39% et 38% déclarent qu’ils devront renoncer à leur budget vacances, +6 pts par rapport à l’an passé).
L’Europe reste la première destination des Européens, avec une attraction toujours forte du trio « France / Italie / Espagne »
Les Européens sont peu nombreux à choisir des vacances hors de leur continent : 76% des sondés confirment cette année encore qu’ils privilégieront une destination européenne. En particulier, l’attirance pour les pays du Sud de l’Europe se maintient année après année : la France et l’Italie, pays les plus prisés, se trouvent comme toujours au coude à coude (respectivement 17% d’intentions de départ), devant l’Espagne (13%) et les autres pays méditerranéens (Crète, Grèce, Croatie…11%).
En 2014, les Européens apparaissent cependant plus indécis que l’an passé sur la destination qu’ils choisiront in fine : au moment où l’enquête a été réalisée (février-mars), ils étaient 15% à ne pas encore se prononcer, contre 10% en 2013. Cette indécision est le double reflet d’une incertitude un peu plus grande quant à la possibilité économique de prendre des vacances, mais aussi du souhait de bénéficier éventuellement des bonnes affaires de dernière minute.
Les voyages vers d’autres continents restent comme chaque année le fait d’une minorité d’Européens : 3% envisagent de se rendre en Amérique du Nord, 3% en Afrique, 2% en Amérique latine et en Asie, et 1% au Moyen-Orient.
Les séjours balnéaires toujours incontournables… mais un léger regain d’intérêt pour des destinations plus variées
Pour la plupart des Européens (62%), les vacances d’été ne peuvent se concevoir sans un séjour au bord de la mer. Cette constante du baromètre présente selon les années quelques variations. En 2014, les autres destinations que sont la montagne, la campagne ou même la ville voient leur cote remonter légèrement à respectivement 18% et 17% (+4 et +3 pts).
Le désir de varier les séjours entre mer, montagne, campagne et ville concernent surtout les Allemands et les Autrichiens (20% à 25% en moyenne selon la destination, soit 5 à 10 pts d’augmentation environ par rapport à 2013).
Du côté des Français qui s’étaient détournés de la montagne l’année dernière, le charme des cimes est redevenu plus attractif : 24% l’envisagent comme une destination possible pour cet été, contre 15% l’an passé.
Dans ces conditions, le critère du climat reste essentiel pour le choix de la destination, mais recule légèrement par rapport à l’année dernière (39%, -6pts).
Faire rimer « congés » avec « farniente »
De toutes les activités s’offrant pendant les congés estivaux, c’est le repos qu’une majorité d’Européens (62%) appelle comme chaque année de ses veux. Ce sont notamment les actifs, les parents et les femmes qui manifestent le plus leur envie -…ou leur besoin- de repos (respectivement 70%, 72% et 65%), tandis que le désir de dépaysement et de découverte se retrouve davantage chez les jeunes, les professions libérales et les célibataires (48%, 40% et 39%). Il est également un peu plus marqué chez les hommes (37%) que chez les femmes (32%).
Cette année, on note par ailleurs que les Français renouent quelque peu avec la perspective de vacances plus actives (30%, +4 pts).
Le recours à Internet continue de progresser pour composer ses vacances à la carte
La préparation en amont reste de loin le mode d’organisation préféré de la majorité des Européens (71%). Néanmoins, après deux années de reflux, les voyages de dernière minute regagnent du terrain (28%, + 3 pts).
C’est chez les Français que l’on note un changement d’attitude en faveur d’une plus grande improvisation (32%, + 10 pts), derrière les Italiens qui restent les champions du voyage « impulsif » (44%).
Sans surprise, Internet est devenu l’outil indispensable pour préparer ses vacances : 59% des Européens déclarent aujourd’hui réserver sur le net, contre 28% en 2005, soit plus de 30 points d’augmentation en à peine 10 ans. La diffusion de cette pratique concerne tous les Européens, même si des différences subsistent, les Britanniques étant les plus nombreux à planifier leurs vacances via les sites web (72%) et les Italiens les moins nombreux (51%).
Mais c’est moins la forte proportion d’utilisation qu’il est intéressant de noter que la manière dont les Européens se servent d’Internet. En effet, ils y ont recours dans le but de composer à la carte leurs vacances, préférant nettement réserver les prestations une à une en fonction de leurs besoins (72%) que de souscrire à l’achat de « packs » tout compris, cette pratique s’observant surtout dans les pays où les vacanciers bénéficient d’un budget plus important (Allemagne, Royaume-Uni, Autriche). Pour le tourisme comme pour les produits de consommation courante, c’est donc en consommateurs avisés que les Européens se positionnent pour trouver leurs vacances au meilleur rapport qualité/prix.
Réalisée par Ipsos à la demande du Groupe Europ Assistance auprès d’un échantillon de 3 505 Européens (Français, Allemands, Britanniques, Italiens, Espagnols, Belges et Autrichiens), cette enquête de référence réalisée par téléphone et publiée pour la quatorzième année consécutive vise à estimer chaque année les intentions de départ des ressortissants des pays concernés, leurs motivations, les destinations et les types de séjours privilégiés.
Lectures du moment, tribunes d'experts, management et entrepreneuriat...
Comprendre l'économie durable pour s'y investir