Points forts
- Les fusions-acquisitions se multiplient
- La conjoncture reste encourageante
Points faibles
- La crise ukrainienne ravive le risque politique
- Les émergents restent en marge de la reprise
En dépit d’un mois d’avril calme, les fondamentaux économiques et les fusions-acquisitions soutiennent les marchés. Voilà bien longtemps que les marchés n’avaient pas vécu une période aussi animée. Lafarge et Holcim, Pfizer et AstraZeneca, General Electric - ou Siemens - et Alstom … Pour ne citer que celles-ci, la liste des opérations de croissance externe tourne à la litanie. Après cinq années de disette, passées à gérer leurs trésoreries, les entreprises font montre d’un appétit féroce. Loin de répéter les excès du passé et les bulles de valorisation, le mouvement actuel est multisectoriel et répond à une rationalité industrielle dans une phase de reprise. La logique qui l’anime est de préparer la période de croissance qui s’annonce. Preuve que les entreprises ont à nouveau confiance dans l’avenir et que la valeur des actifs est attrayante.
Ukraine : l’aversion au risque s’estompe. La nouvelle escalade en Ukraine est-elle de nature à réveiller l’aversion au risque ? Si l’épisode en Crimée avait suscité les craintes des investisseurs, les conséquences de ces nouveaux événements sont limitées sur les économies occidentales et ont un faible impact sur les marchés. Comme nous l’indiquions en mars, nous continuons de penser que, sur un plan économique, un enlisement sera surtout pénalisant pour la Russie. Preuve en est que le FMI a ramené à 0,2% les prévisions de croissance du pays pour 2014 (contre 1,9% en janvier).
Fin du trou d’air aux États-Unis. Après un début d’année marqué par des conditions climatiques qui ont gelé l’activité, la croissance américaine repart de plus belle. L’indice ISM manufacturier pour le mois d’avril est ressorti à 54,9 - un plus haut depuis décembre - et s’est traduit par une nette augmentation des embauches. Par ailleurs, en majorité, les résultats des entreprises sur le premier trimestre ont agréablement surpris. Autant d’éléments positifs qui ont incité la Fed à poursuivre sa politique de resserrement monétaire en réduisant de 10 Mds$ supplémentaires ses rachats d’actifs.
Actions : surpondération confortée. Malgré le ralentissement de l’activité économique du début d’année aux États-Unis, la reprise demeure solide outre-Atlantique et toujours plus encourageante en zone euro. Si, en avril, les marchés d’actions sont restés stables, le mouvement s’apparente plus à une pause après la progression des derniers mois, qu’à un manque de conviction. Car les fondamentaux économiques continuent de plaider en faveur d’une reprise généralisée de la croissance. Par ailleurs, la bonne surprise délivrée par les entreprises à l’occasion des résultats trimestriels, étaye également ce scénario.
Ces éléments nous incitent à conserver notre surexposition aux actions, au premier rang desquelles les actions américaines et japonaises, aux dépens des marchés émergents sur lesquels nous restons à “neutre” et de la zone euro pour laquelle nous maintenons une sous-pondération au regard de notre allocation stratégique.
Obligations : neutralité toujours de mise. Dans la lignée des derniers mois, le compartiment obligataire a continué de s’apprécier sur avril, ce malgré la perspective d’une remontée à terme des taux longs. Une fois encore ce sont les obligations des entreprises les mieux notées (investment grade) qui se sont distinguées. Néanmoins, nous continuons de leur préférer les obligations à haut rendement et à court terme. Ces dernières constituent notamment une bonne couverture à la remontée attendue des taux longs. Ce alors que la reprise américaine et les résultats trimestriels des sociétés incitent la Réserve fédérale à reprendre le processus de normalisation de sa politique (comme elle vient de le faire fin avril).
Matières premières : “neutre” opportun. Alors que les autorités monétaires, notamment en zone euro, s’inquiètent de ne pas voir de signe d’inflation à l’horizon de la reprise, les matières premières continuent pourtant de s’apprécier. C’est d’ailleurs la classe d’actifs qui s’est le mieux appréciée sur avril. Un paradoxe qui tient à la disparité des performances. Alors que sur les derniers mois ce sont surtout les matières énergétiques qui ont performé, en avril la palme est revenue aux matières agricoles.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir