Commentaire d’Éric Pictet, Directeur Général de Muzinich & Co Paris
Le marché du crédit européen a surperformé le marché du crédit américain sur l’ensemble des notations durant le mois, faisant ainsi preuve d’une grande résistance face aux craintes de la situation en Crimée. Bien que positives dans l’ensemble, les performances du marché obligataire américain sont restées en retrait du fait de la remontée des taux de rendement des bons du Trésor.
Les taux de rendement des emprunts d’État américains à 10 ans ont fait l’objet d’une certaine volatilité durant la période en raison des craintes géopolitiques liées à la situation en Crimée et aux déclarations de la Réserve fédérale américaine. Les rendements ont fini par retrouver leurs niveaux antérieurs à la crise de Crimée. Le sentiment des investisseurs a évolué entre la crainte d’une intervention militaire en Ukraine et le soulagement que les revendications de la Russie se soient limitées à la Crimée. Les anticipations de taux d’intérêt ont immédiatement évolué suite au discours du 19 mars de Janet Yellen, la présidente de la Fed, qui laissait entendre que la première hausse des taux d’intérêt pourrait être amorcée dès le premier semestre 2015. Plus tard dans le mois, la présidente de la Fed a quelque peu modéré ses prévisions relatives à la hausse du taux des Fed Funds. Les marchés du crédit en Europe et aux États-Unis ont bénéficié de facteurs techniques robustes.
Il sera intéressant de suivre l’évolution de la situation en avril (en espérant qu’il n’y ait pas que le temps qui soit au beau fixe). Aux États-Unis, des chiffres clés relatifs aux ventes automobiles et aux créations d’emplois seront publiés en début de période, soit la première publication majeure depuis la fin de l’hiver et de sa météo désastreuse. Le mois d’avril marque également le début de la période de publications des résultats et les prévisions des entreprises constitueront des facteurs clés permettant d’apprécier le sentiment général du marché à l’égard de la croissance économique au 2ème trimestre. Enfin, les banques centrales européenne et américaine se réuniront chacune durant le mois. La faiblesse de l’inflation, la vigueur de l’euro et les stratégies envisagées pour relancer l’économie européenne seront autant de sujets abordés lors de la prochaine réunion. Le FOMC se réunira en fin de période. Les investisseurs analyseront de près la déclaration du FOMC à la recherche de tout signe d’évolution du sentiment de ses membres. La volatilité de marché pourrait se poursuivre en fonction des publications de statistiques économiques et des décisions de la Réserve fédérale américaine durant le mois.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir