Par Lucile Combe, Directeur Général de Cogefi Gestion
Après ce 1er trimestre, notre scénario d’une poursuite de la hausse des marchés actions, fruit d’une accélération modeste de la croissance mondiale et d’une appréciation des résultats des sociétés, reste plus que jamais d’actualité. Pour y parvenir, patience et sélectivité demeurent incontournables.
En effet, déjouant de nombreux pronostics, les actifs européens ayant affiché les meilleures performances de janvier à fin mars sont… les taux souverains ! Alors que l’indice Euro Stoxx 50 (dividendes réinvestis) a progressé de 2%, l’indice des taux d’Etat de la Zone Euro, de maturité 7 à 10 ans, s’est apprécié de 5,40%.
La mini-crise des devises émergentes et son impact négatif sur les perspectives de croissance de certains pays (Brésil, Afrique du Sud, Turquie, Russie...), le ralentissement des indicateurs économiques chinois, les craintes géopolitiques liées à la situation ukrainienne et enfin une désinflation plus forte qu'escompté en Europe ont soufflé un certain froid sur la dynamique des marchés actions et relancé l'attrait des obligations souveraines.
Cependant, l’amélioration modeste mais continue de l’économie européenne (particulièrement celle des pays d’Europe du Sud), l’anticipation d’une accélération de la croissance américaine à la sortie d’un hiver rigoureux et une BCE acculée à une communication de plus en plus accommodante par la désinflation, ont permis de contenir les craintes des investisseurs.
Ces éléments confortent notre optimisme pour l’avenir, stabilité financière et reprise économique constituant un cocktail encourageant pour les sociétés. Dans ce contexte, la sélection des sociétés qui bénéficieront des plus fortes progressions de leurs bénéfices reste prioritaire. Notre attention porte notamment sur celles capables d’augmenter leur CA et de maintenir ou d'améliorer leur prix de vente et qui auront su se restructurer et améliorer leur productivité durant la crise.
Si 2014 devrait être la 1ère année d’un cycle de progression des bénéfices en Europe, son démarrage ne sera pas homogène, tout comme les potentiels de revalorisation et l’impact des expositions géographiques. L’attrait des entreprises exposées à l’Europe et aux États-Unis et de celles plus cycliques reste important dans ces conditions.
Enfin, dans un contexte de reprise où les liquidités sont conséquentes, le « grand bal » des opérations financières est à présent ouvert. Les introductions en Bourse prolifèrent, tout comme les fusions-acquisitions sur tous les continents (Beam-Suntory, Sun Pharmaceutical-Ranbaxy, Whats App-Facebook, Numericable-SFR, Sopra-Steria, Lafarge-Holcim…). Cette tendance ne fait que commencer.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir