Par Judith Danan, Head of Sales Trading de CMC Markets France
Au moment de la trêve pascale, les marchés boursiers européens manquent d’impulsion. Les investisseurs ont peu d’appétit pour le risque et préfèrent ne pas initier de position en cette période « creuse », alors que les récents « newsflows » venus d’Europe et des États-Unis semblent encourageants… Pour le « Sentiment Clients », baromètre du sentiment des clients de CMC Markets établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles, les investisseurs en CFD sont majoritairement acheteurs sur les indices Dax à 64%, Footsie à 83% et Nikkei 225 à 87%. Ils sont en revanche vendeurs sur le Cac 40 à 77% et le Dow Jones à 67%.
Si les volumes d’échanges boursiers sont relativement faibles, les dernières séances ont néanmoins été riches d’enseignements. Wall Street a réagi positivement aux déclarations de Janet Yellen. Dans la lignée du message rassurant qu’elle s’était efforcée de délivrer aux marchés il y a une semaine, indiquant que la politique monétaire serait désormais plus autonome vis-à-vis des indicateurs de « forward guidance », la gouverneure de la FED vient d’écarter le scénario d’une remontée des taux d’intérêt dans un avenir proche.
Pour Janet Yellen, l’économie américaine est en passe de renouer progressivement avec le plein emploi et un taux d’inflation stabilisé, probablement d’ici la fin de l’année 2016. Pour autant, cette tendance robuste qui se reflète dans des indicateurs économiques en constante amélioration depuis trois ou quatre ans n’incitera pas la Réserve Fédérale à concrétiser le resserrement monétaire (par une hausse de ses taux directeurs) dans les prochains mois. L’objectif affiché par la banque centrale est bien de temporiser, c’est-à-dire de continuer à garantir un environnement de taux bas au moins jusqu’au 2ème trimestre de l’année prochaine. Ces intentions sont évidemment favorables aux marchés actions qui continueront de bénéficier de dispositions accommodantes pour un temps encore, la faiblesse des taux d’intérêt n’incitant pas les investisseurs à placer leur capital dans des actifs monétaires ou obligataires « défensifs » trop peu rémunérateurs.
L’autre « newsflow » positif concerne la zone euro et il s’agit d’une avancée politique non négligeable. Le Parlement européen vient d’adopter cette semaine des textes de loi concrétisant l’union bancaire européenne. Longtemps sujet de dissensions fortes entre les différents gouvernements européens, l’union bancaire est désormais consolidée par une véritable mutualisation des risques en cas de crise bancaire systémique et la possibilité d’un transfert de souveraineté assez inédit permettant de superviser les banques de la zone.
Ces nouveaux textes valident le principe de renflouement interne (« bail in ») des banques, dont les actionnaires et les créanciers privés seront sollicités en premier lieu en cas de défaillances. Ils officialisent également le mécanisme unique de résolution, fondé sur deux piliers, le conseil de résolution unique en charge de la liquidation éventuelle des banques et un fonds de résolution commun alimenté par le secteur bancaire. Ces dispositions participent pleinement aux efforts des différentes institutions pour pérenniser la stabilité de l’union monétaire.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir