La vision des marchés et scénarios à 3 mois de CPR AM
Le petit banquier central qui criait : « A la mesure non conventionnelle ». La vie de berger n’a pas toujours été facile. Loin du temps de l’internet et de la connexion perpétuelle, il arriva, dans un passé maintenant révolu, qu’un jeune gardien de troupeaux en pleine déréliction se joue des habitants de son village. En les alertant de la venue d’un loup factice, le farceur des montagnes trompait aussi bien les habitants que son ennui. Toutefois, à force de répétition, le galopin esseulé finit par échauder même les plus dévoués. Il se retrouva donc fort dépourvu lorsque le vrai loup fut venu.
Cette fable, tirée d’un recueil d’Esope, nous offre, sous les aspects simples et dépouillés d’une comptine, une belle leçon de vie que certains banquiers centraux feraient bien de retenir. En effet, en multipliant les promesses d’intention certifiant l’usage prochain de mesures non conventionnelles, la “bande à Draghi” cherche à contenir les tensions à moindre frais. Néanmoins, à force de crier à la mesure non conventionnelle, il se pourrait qu’ils finissent par perdre le peu de crédit accumulé auprès des investisseurs pendant la période d’après crise.
Mars n’a pas changé radicalement notre prévision pour les trois prochains mois.
Nous maintenons donc nos trois scénarios de marché tels que définis en janvier :
- Le scénario de « croissance mondiale modérée sans nouveau choc de marché » demeure notre scénario central. Il anticipe, avec 65% de probabilité, la poursuite de l’embellie économique que nous connaissons depuis le second semestre 2013. Dans ce contexte, les bourses reprendraient le chemin de la hausse, progressant de 5 à 10% sur les trois prochains mois dans un environnement de normalisation progressive des taux d’intérêt.
- Le scénario alternatif est le scénario de « crise émergente » (20%). Il anticipe une nouvelle dégradation de la croissance dans les pays émergents perturbés par le tapering et un ralentissement plus marqué de leur croissance. Dans ce scénario, les pays développés qui ont bénéficié des débouchés qu’offraient les pays émergents, souffriraient plus ou moins fortement, baissant de 5% pour les Etats-Unis à plus 10% pour le Japon.
- Le troisième scénario fait état des « craintes de déflation sur la zone euro » avec une probabilité de 15%. Cette configuration serait caractérisée par une baisse marquée des actions de la zone euro qui n’impacterait que très légèrement les bourses américaines et japonaises à -2,5%.
En conséquence, nous maintenons notre curseur à 105% d’exposition actions et rabaissons à 90% notre curseur de sensibilité taux.
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Comprendre l'économie durable pour s'y investir