... même si les Français restent conscients que la situation du logement va bien au-delà d’un simple phénomène conjoncturel de crise, et qu’il faudra du temps avant qu’elle ne s’améliore vraiment. Si la perception et les pronostics sur les prix s’améliorent, ils restent un problème majeur pour l’accès au logement de tous, et en particulier des catégories sociales les plus fragiles. C'est ce qu'il ressort du dernier Baromètre IPSOS/Nexity.
1/ Baisse des intentions d’achat mais pas pour le neuf, qui se maintient au même niveau à 5,2%, niveau identique à septembre 2013.
Les acquéreurs potentiels sont surtout des jeunes actifs (10% des 25-34 ans), des cadres supérieurs (9%) et des personnes aisées aux revenus supérieurs à 3 000€ mensuels (9%).
Détail intéressant : la part des intentionnistes achetant pour se loger est en baisse de 5 points, même si cette motivation continue de constituer le moteur principal de l’achat pour 77%, alors que l’investissement locatif repart à la hausse à +4 pts pour s’établir à 20% des intentionnistes.
2/ Recul du pessimisme sur la situation générale du logement
Alors que les sujets qui préoccupent plus que jamais les Français sont le chômage et l’emploi à 59%, le logement n’est cité que par 20% et arrive en bas de classement, devant l’environnement.
Dans le même temps, la situation continue d’être jugée délicate par 78% qui pensent qu’il est difficile de trouver un logement aujourd’hui en France. Proportion en baisse de 5 points v/septembre 2013 qui retrouve le niveau de septembre 2007.
3/ Statu quo sur le pronostic de dégradation du logement : 54% pensent que les choses ne vont pas changer, + 8 point sv/septembre 2013, +14 points v/septembre 2012.
L’évolution des prix va dans le même sens : de plus en plus de Français pensent que les prix vont baisser à l’achat : 29% dans le neuf et même 47% dans l’ancien, en hausse de 8 pts pour chacun par rapport à septembre 2013. Le pronostic d’une augmentation des prix des logements en location est toujours largement majoritaire, respectivement à 72 et 58%, mais affiche son niveau le plus bas depuis le début du baromètre en septembre 2011.
4/ Les priorités et les freins sont inchangés : prix et manque de foncier
La limitation de la hausse des loyers reste la priorité des actions à entreprendre en matière de logementà 45% mais elle baisse de 4 pts. La limitation de la hausse des prix à l’achat passe au 3ème rang, derrière l’objectif de « rendre les logements plus économes en énergie », une priorité pour 35% des Français, +3 pts. La construction figure au 4ème rang à 25%, +1pt.
Les suggestion pour favoriser la construction de logements :
- aider l’accession à la propriété pour 31% -2 pts
- traiter le foncier en libérant des terrains appartenant à l’État à 28% -2 pts.
- incitation fiscale, à 17%, en hausse de 3 pts.
À un échelon plus local, la mise en œuvre d’une politique efficace et adaptée sur leur territoire est à chercher du côté de la disponibilité des terrains pour 32% et des systèmes de financement pour 30%.
5/ Seuls 37% pensent que le logement occupe une place importante dans l’action gouvernementale - ils étaient 71% en septembre 2007 -, alors que parallèlement, deux mois avant les élections municipales, 66% dressent un bilan plutôt positif de l’action de leur municipalité en matière de logement. Il est partagé par l’ensemble des catégories de population dans les mêmes proportions, exception faite des Franciliens qui émettent des jugements plus sévères : 57% dressent un bilan positif, 35% un bilan négatif.
6/ L’intercommunalité est la mieux adaptée pour mettre en place une politique du logement efficace
Si l’aide à l’accession à la propriétéest jugée comme le meilleur moyen de favoriser la construction de logements, 48% des Français pensent que c’est à l’État d’en assurer la mise en place, 30% à l’intercommunalité et 18% à la commune.
Concernant la politique du logement en général, 41% considèrent que la tâche revient à l’intercommunalité, quand 35% pensent que c’est à l’État et 20% à la commune.
Les plus pessimistes sont ceux qui privilégient le plus le rôle de l’État, et qui pensent que la politique du logement doit être uniforme, avec des dispositifs d’aide et de défiscalisation identiques sur tout le territoire. Si l’on considère les Français dans leur ensemble, 55% en appelle à une politique différenciée selon les territoires, contre 43% à une politique nationale identique partout.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir