A l’origine, il y a un tout récent rapport de la Cour des Comptes, que son Président, Didier Migaud, conclut ainsi : « La politique du logement illustre de façon éloquente les défaillances d'une dépense publique distribuée sans évaluation de son impact ».
Alors que les mises en chantier de logements neufs sont tombées à l'un de leurs plus bas niveaux depuis dix ans, en 2014, l'intervention de l’Etat en faveur du logement représentera un coût de 39,50 Mds€, voire de 41,3 Mds en intégrant l'effort des collectivités territoriales. Le ministère des Finances avance quelques idées, dont l’une serait de réduire, voire supprimer les niches fiscales en faveur de l'investissement locatif (les Besson, Robien, Borloo, Scellier et aujourd'hui… Duflot).
Qu’en pensent les professionnels de l’immobilier ?
- Denys Brunel, Président de la Chambre des Propriétaires : « Il est certain que le coût est épouvantable pour un résultat bien médiocre! Mais les niches sont désormais réduites ; l'essentiel du coût vient du logement social. Envisage-t-on une remise en cause de ce côté? »
- Benjamin Nicause, Président de Cerenicimo : « Il semble que la majorité en place soit décidée de mettre à mort l'industrie du logement en France. Cela va être le coup de grâce... Après la loi Duflot qui a été mal accueillie par les investisseurs, après la loi ALUR écrite contre les propriétaires bailleurs, voilà maintenant qu'on nous annonce une remise à plat de la politique fiscale immobilière et notamment une nouvelle remise en cause des fameuses niches fiscales. Annoncer cela en début d'année concernant un secteur déjà en grande difficulté c'est de l'inconscience. Mais également de l'incompétence ! La fiscalité française des particuliers sur les revenus immobiliers est l'une des pires du monde occidental. »
- Philippe Taboret, Directeur général adjoint de Cafpi : « Cécile Duflot paye son dogmatisme, qui a brisé la confiance des investisseurs et des promoteurs ! Si cette décision se concrétise, on peut craindre effectivement de Bercy une politique au détriment du logement. L’obsession de Pierre Moscovici est de diminuer les charges de l’Etat, les aides à la pierre vont donc souffrir ! Et le marché s’effondrer… Les prix vont chuter, comme souhaité par le gouvernement, mais à quel coût économique et social ? Là est la question… »
- Raymond Le Roy Liberge, Président, Les Provinces : « Personne, que ce soit des investisseurs privés ou institutionnels, n’investira dans l’immobilier s’il n’y a de rentabilité à minima, et de possibilité de plus-values à terme. L’échec du dispositif Duflot tient à la fiscalité qui lui est appliquée (plafonnement, taxation des plus-values…). Il serait bon que l’on se souvienne que ce sont les systèmes les moins réglementés qui ont le mieux fonctionnés ces dernières années. Bercy ne raisonne qu’en termes de dépenses fiscales, alors que la faible réussite du dispositif Duflot se traduit par une non-recette. Et il oublie les recettes qui sont perçues : TVA, taxes…, sans oublier les emplois créés qui diminueraient le chômage, avec les conséquences sur les dépenses publiques et les nouvelles recettes que cela entrainerait. »
- Philippe Lauzeral, Directeur Commercial de Stellium : « Il faudrait peut-être aussi rappeler que l’investissement locatif alimente le marché de la location et participe au financement du logement social ».
Comprendre l'économie durable pour s'y investir