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« Toutes les actions européennes ne sont pas bonnes à acheter »

Par Dylan Baron, gérant Actions chez Quilvest Gestion

Dans un marché européen dont la valorisation globale est désormais élevée, il est d’autant plus important d’identifier les titres affichant les décotes les plus attractives. En cas de révisions baissières de leurs résultats, l’impact sur le cours de bourse a de quoi être amorti par un multiple de valorisation déjà faible. Ce type de valeurs est particulièrement bien représenté dans certains secteurs, comme l’automobile ou la finance.

Alors que le consensus de marché table sur une poursuite de la tendance haussière des actions européennes, anticipant notamment le rebond des résultats d’entreprises pour 2014, les marchés ont débuté l’année sur une note négative. Le coup de frein subi par les indices européens et leurs homologues à Wall Street, et plus encore la déstabilisation à laquelle sont exposés les marchés émergents, démontrent que les actifs risqués ne connaîtront pas une trajectoire aussi linéaire qu’en 2013. Le retour des facteurs d’incertitude et les distorsions géographiques, sectorielles ou thématiques, militent en faveur d’une gestion d’actifs des plus sélectives. Toutes les actions européennes ne sont pas bonnes à acheter.

Le « stock-picking » des investisseurs devra intégrer avec discernement, le véritable potentiel de revalorisation des actifs boursiers. Ces deux dernières années, les analystes fondaient beaucoup d’espoirs sur l’amélioration des résultats d’entreprises. Anticipée positivement, la croissance bénéficiaire des sociétés a globalement été révisée à la baisse trimestre après trimestre. Ces déceptions n’ont pas empêché le rally des actions des marchés développés, dans la mesure où les multiples de valorisation restaient relativement faibles, donc attrayants, dans un contexte de reprise boursière.

Aujourd’hui le scénario d’une poursuite de la tendance haussière sur les actions sans amélioration matérialisée des résultats micoréoconomiques a peu de chance de se répéter. En Europe, le mouvement de revalorisation des actions au cours des derniers mois a déjà rehaussé le PE de l’indice Stoxx 600 à 13,6 fois les résultats estimés, un niveau élevé. Les prévisions de croissance bénéficiaire sont très positives pour cette année, de l’ordre de 10%. Mais en cas de révisions baissières, les investisseurs n’échapperont pas à une correction boursière. Les marchés en font l’expérience en début d’année, avec quelques entreprises européennes qui ont communiqué des profit warning (Alstom, Fiat, Shell, Essilor).

Dans un marché dont la valorisation globale est élevée, il est d’autant plus important d’identifier les titres affichant les décotes les plus attractives. En cas de révisions baissières de leurs résultats, l’impact sur le cours de bourse a de quoi être amorti par un multiple de valorisation déjà faible. La finance (banques et assurances, dont les PE sont respectivement de 11,7 et 10,3 fois les résultats) et l’automobile (PE à 10 fois les résultats) sont les secteurs où les opportunités d’un rebond structurel sont les plus évidentes. Par exemple, l’industrie automobile européenne sort d’un point bas : jamais les ventes de voitures neuves n’ont été aussi faibles depuis dix-sept ans. Comme pour tout secteur exposé au cycle économique, la reprise de la croissance européenne devrait permettre aux constructeurs automobiles de repartir de l’avant. Les groupes Renault (PE à 7,6) et Volkswagen (PE à 8,2) sont ceux dont l’activité est la plus exposée au marché européen (qui compte pour plus de 60% de leur chiffre d’affaires), cela devrait représenter un levier important pour une revalorisation boursière. En revanche, il est moins pertinent de jouer les équipementiers automobiles qui cotent sur des niveaux moins attractifs (Valeo à 12,3 fois les résultats, Faurecia à 12,6). En bourse, ces derniers ont donc un temps d’avance sur les constructeurs et leur potentiel de rattrapage est plus limité.

La répartition géographique de l’activité des entreprises va être un facteur de discrimination boursière important, tout au moins à court-moyen terme. Les fortes tensions sur les marchés émergents, pénalisés non seulement par le « tapering » américain qui encourage le retrait des capitaux étrangers, mais aussi par le ralentissement d’une Chine en pleine transition économique, justifient de sélectionner des valeurs de la zone euro peu exposées à l’international et en particulier à ces économies. Depuis un semestre, l’indice EuroStoxx surperforme sensiblement l’indice Stoxx Hors zone euro, un constat corroboré par de meilleures performances pour les valeurs domestiques européennes par rapport aux valeurs globales (surperformance de +25% en faveur des premières).

Et au sein de l’Union monétaire, les actions des pays périphériques retrouvent de leur attrait. L’aversion au risque sur les pays périphériques étant moins sensible qu’il y a quelques temps, le momentum de marché leur est très favorable, avec une décote qui ne restera pas aussi conséquente très longtemps.

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