Cushman & Wakefield, groupe mondial en immobilier depuis 1917, dresse le bilan des marchés de l’investissement, des bureaux, de la logistique et des commerces en 2013 et donne les tendances pour l’année 2014.
1/ Marché de l’investissement
15,1 Mds€ ont été investis en France en 2013, soit une hausse de 1% sur un an mais en légère baisse de 3% par rapport à la moyenne des 10 dernières années. Si l’instabilité économique et fiscale demeure, et si le segment des bureaux a pu souffrir de la dégradation du marché locatif, les commerces et les locaux industriels ont en revanche été dynamiques. Le marché français a notamment profité d’une offre plus variée - alimentée par les cessions d’acteurs soucieux de recentrer leur patrimoine ou contraints de dégager des liquidités - suscitant l’intérêt d’un nombre croissant d’investisseurs. Favorisées par l’ajustement progressif des valeurs, les opérations portant sur des actifs moins sécurisés ont aussi joué un rôle plus marqué, permettant à quelques investisseurs opportunistes de s’illustrer aux côtés de grands institutionnels long terme convoitant les biens les plus emblématiques de l’Hexagone.
2/ Marché des bureaux en Ile-de-France
En dépit d’une très légère hausse du PIB en 2013, le niveau élevé des défaillances d’entreprises et la poursuite des destructions d’emplois montrent que l’économie française est loin d’avoir sorti la tête de l’eau. Allongeant les prises de décision des utilisateurs, la détérioration du climat des affaires a incité nombre d’entreprises à préférer une renégociation de leur bail à un déménagement et fortement pesé sur l’évolution de la demande placée en 2013, en baisse de 17% par rapport à 2012. Les opérations supérieures à 4 000 m² - moteur traditionnel de l’activité locative - ont été peu nombreuses. Ce fléchissement a contribué à la nette augmentation du stock disponible, par ailleurs alimenté par la production relativement soutenue de grands ensembles neufs-restructurés et les libérations de bureaux inadaptés aux exigences de rationalisation et de modernisation des entreprises.
3/ Marché des grands entrepôts
Avec 2,17 millions de mètres carrés, la demande placée est supérieure de 21% à celle enregistrée l’année précédente. Cette performance doit toutefois être relativisée, les volumes ayant été largement gonflés par de grands projets clés en main de chargeurs de la distribution et le nombre total de transactions ne cessant de diminuer depuis 2011. L’Île-de-France présente en outre, comme en 2012, des niveaux d’activité loin de la moyenne des dix dernières années. Le fléchissement du premier pôle logistique hexagonal permet de prendre la mesure des difficultés d’un marché locatif affecté par les incertitudes du climat économique et une pression fiscale élevée, qui limitent le développement de nouveaux projets.
4/ Marché des Commerces
En 2013, les difficultés d’un nombre croissant de commerçants et la poursuite des arbitrages d’enseignes rationalisant leur réseau au détriment des magasins les moins performants, ont accentué la polarisation du marché français de l’immobilier de commerces. Tranchant avec le fléchissement des artères ou ensembles secondaires, les sites n°1 ont continué de bénéficier de la demande soutenue d’enseignes soucieuses de limiter les risques associés à une ouverture et de jouir d’une plus grande visibilité. Ancrés au cœur des flux de clients français ou étrangers, et disposant de plus d’atouts pour résister à l’essor du e-commerce ou à l’inflation de l’offre commerciale, les emplacements prime restent de fait moins exposés aux arbitrages des consommateurs. Traditionnellement peu offreurs, ils ont en outre été animés par les mouvements opportunistes d’enseignes profitant des cessions de quelques grands groupes pour étendre leur réseau dans l’Hexagone ou tester de nouveaux formats plus qualitatifs.
Comprendre l'économie durable pour s'y investir