L’Unédic a mené en avril 2013 une enquête auprès de 2 400 allocataires qui ont bénéficié de l’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE) au premier trimestre 2011. Cette aide de l’Assurance chômage vise à favoriser le reclassement des allocataires en facilitant la reprise ou la création d’une entreprise.
En 2012, l’ARCE a été versée à 67 400 nouveaux bénéficiaires (premier versement).
L’enquête permet de connaître la situation des bénéficiaires deux ans après l’obtention de l’ARCE ainsi que leur perception du dispositif. Les résultats révèlent que 86% des personnes interrogées sont en emploi deux ans après le premier versement de l’aide, dont 72% encore à la tête de leur entreprise. L’ARCE permet de couvrir les premiers besoins de financement du projet dans 63% des cas. La moitié des bénéficiaires de l’aide avait décidé de créer ou reprendre une entreprise avant la perte de leur emploi. Parmi les personnes interrogées, 88% ont opté pour une création plutôt que pour une reprise d’entreprise. Elles privilégient l’entreprise individuelle comme forme juridique, notamment l’auto-entreprise qui concerne 45% des bénéficiaires de l’ARCE.
86% des bénéficiaires de l’ARCE sont en emploi deux ans plus tard
72% des bénéficiaires sont toujours à la tête de leur entreprise, et une majorité d’entre eux envisagent d’y rester pendant au moins 5 ans.
1% des bénéficiaires de l’ARCE sont à la tête d’une autre entreprise. 13% des bénéficiaires se déclarent en emploi salarié : 8% sont en CDI et 3% en CDD. Seules 12% des personnes interrogées sont à nouveau à la recherche d’un emploi après avoir quitté leur entreprise.
L’ARCE joue un rôle important dans le financement du projet de création d’entreprise
Le montant moyen versé de l’aide est de 13 000 euros par bénéficiaire.
Dans 63% des cas, l’ARCE a couvert les premiers besoins de financement du projet. Sans l’ARCE, plus de trois quarts des entrepreneurs déclarent qu’ils n’auraient pas pu concrétiser leur projet (36%) ou qu’ils l’auraient fait avec plus de difficultés (42%).
La majorité des bénéficiaires perçoit l’ARCE après une rupture de CDI
Les bénéficiaires de l’ARCE sont majoritairement des hommes (71%)
Par rapport aux allocataires de l’Assurance chômage, ils sont plus souvent indemnisés après une rupture de CDI, particulièrement une rupture conventionnelle (35% contre 11% pour l’ensemble des allocataires de l’Assurance chômage).
Le licenciement économique concerne 17% des bénéficiaires de l’aide, soit 6 points de plus que pour l’ensemble des allocataires. Seuls 19% des bénéficiaires de l’ARCE sont inscrits après une fin de CDD ou de mission d’intérim.
Les bénéficiaires de l’ARCE sont majoritairement des hommes (71%). Ils sont plus diplômés que l’ensemble des allocataires : 45% ont au moins un niveau BAC+2 contre 24% pour l’ensemble.
Un projet souvent anticipé et débuté rapidement après la perte d’emploi
Les bénéficiaires de l’aide sont 53% à avoir pris la décision de créer ou reprendre une entreprise avant la perte de leur emploi.
Cette part est plus marquée lorsque le bénéficiaire est entré au chômage après une rupture conventionnelle(65%).
Les bénéficiaires ont rapidement entamé des démarches pour créer leur entreprise, puisqu’ils sont 78 % à avoir reçu le premier versement de l’ARCE avant le 6ème mois d’indemnisation. Certains allocataires anticipent moins leur projet de création ou de reprise d’entreprise. Par exemple, les auto-entrepreneurs bénéficiaires de l’ARCE sont moins nombreux à avoir décidé de créer leur entreprise avant la perte de leur emploi (46%).
Seul 1 auto-entrepreneur sur 3 a planifié son projet d’entreprise, contre 4 bénéficiaires sur 5 pour les autres bénéficiaires. La nécessité de gagner leur vie est plus prononcée chez les auto-entrepreneurs. Par ailleurs, ils se sont plus souvent inscrits au chômage après une fin de CDD, et plus rarement suite à une rupture conventionnelle.
Les facteurs de réussite du projet de création d’entreprise
L’enquête permet d’identifier les facteurs de réussite des entrepreneurs qui ont bénéficié de l’ARCE.
Les chances de pérennité de l’entreprise sont plus importantes quand le capital investi est élevé. Les bénéficiaires qui reprennent une entreprise ont plus de chance de succès que les créateurs d’entreprise.
La réussite du projet est plus fréquente lorsque l’entrepreneur a une expérience antérieure dans une très petite entreprise (TPE). A contrario, un entrepreneur a plus de risque de cesser son activité s’il manque d’expérience professionnelle en raison de son jeune âge, si son niveau de formation est faible, ou encore s’il vit seul. Les entrepreneurs qui changent de secteur d’activité sont également plus exposés au risque de cessation d’activité.
Qu’est-ce que l’ARCE ?
L’Aide à la reprise ou à la création d’entreprise (ARCE) est une aide de l’Assurance chômage, elle vise à inciter la reprise d’activité des allocataires en leur facilitant la reprise ou la création d’une entreprise. L’ARCE consiste à mobiliser une partie de ses droits restants aux allocations (45%), en deux versements.
Pour bénéficier de l’ARCE, il faut :
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Etre inscrit comme demandeur d’emploi
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Etre bénéficiaire de l’ACCRE (Aide aux Chômeurs Créateurs ou Repreneurs d’Entreprise)
L’ARCE ne peut pas être accordée si l’allocataire bénéficie du cumul de son allocation ARE avec ses revenus d’activité en cas d’activité réduite, ou s’il perçoit l’Aide différentielle de reclassement (ADR).
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