Une conjoncture économique dégradée, une fiscalité galopante, des prix élevés, un projet de réforme de la location très contesté…, 2013 fut une année difficile pour l’immobilier, heureusement soutenu par des taux d’intérêt historiquement bas. 2014 s’ouvre sous les mêmes auspices avec, en plus, une crainte de remontée prochaine des taux de crédit immobilier.
Telles sont les grandes lignes de la conférence de presse tenue conjointement, le 14 janvier, par la FNAIM, le courtier en crédit immobilier CAFPI et le réseau international d’agences ERA.
« Fort de sa connaissance des marchés, de sa base de données et de l’expertise de ses services statistiques, la FNAIM dresse un bilan sincère des marchés du logement ancien dans notre pays, dénué de toute arrière-pensée corporatiste », tient à préciser Jean-François BUET, son Président, qui ajoute : « Ce bilan n’est pas enthousiasmant. Il confirme la nécessité d’agir ou de réagir si l’on veut redresser un secteur d’activité essentiel à notre économie ».
Baisse généralisée des transactions en 2013
Le marché immobilier résidentiel ancien connaît une nette dégradation depuis 2012. Le nombre des transactions rejoint, en 2013, le niveau de 2008. Cette baisse d’activité s’explique :
- Par la faiblesse de l’offre. Des vendeurs renoncent à leur projet par manque de confiance en l’avenir et par crainte de l’impôt sur la plus-value. La production insuffisante de logements neufs accentue encore le manque d’offre.
- Par la diminution de la demande. De nombreux candidats acquéreurs, en particulier les primo accédants, n’ont plus les moyens d’acquérir leur logement ou hésitent à s’endetter par crainte pour leur situation professionnelle.
La FNAIM estime à 668 000 le nombre des transactions de logements anciens conclues en France en 2013, comparé à 704 000 en 2012.
Selon l’étude européenne d’ERA, la France se situe au 3e rang des marchés immobiliers en repli, après le Portugal et les Pays-Bas. La baisse du marché se retrouve dans toutes les régions, sans exception. Elle est particulièrement forte en Champagne-Ardenne, Alsace, Languedoc-Roussillon, Basse et Haute Normandie et Ile-de-France.
Baisse quasi générale des prix des ventes en 2013
Paradoxalement, la dégradation du nombre de transactions ne se traduit pas par une chute importante des prix. Jusqu’à présent, le retrait parallèle de l’offre et de la demande ont empêché la formation de stocks importants à la vente et ont limité la baisse des prix. Celle-ci est toutefois à nuancer : elle est davantage perceptible dans les bassins d’emploi les plus affectés par la crise économique.
Sur la France entière, tous logements anciens confondus, les prix ont reculé de -2,9% par rapport à 2012. Le repli est plus marqué en province à -3,0 % qu’en Ile-de-France à -2,5%.
Baisse ou stabilisation des loyers en 2013
Les loyers du secteur privé se sont assagis : baisse de 0,3% au niveau national et de 0,6% en province et progression de +0,8 % en Ile-de-France.
Rendements locatifs
Compris, pour la plupart, entre 5 et 6%, ils situeraient l’immobilier locatif résidentiel dans le haut du classement actuel des placements. Une performance à relativiser : il s’agit de rendements bruts qui ne tiennent pas compte des charges et contraintes spécifiques à l’immobilier : travaux d’entretien, gestion locative, frais d’entrée élevés, revenus et plus-values lourdement taxés.
Prévisions de la FNAIM pour 2014
Malgré les nombreuses incertitudes qui pèsent sur le marché immobilier résidentiel dans tous les domaines (économique, psychologique, financier, juridique, fiscale, etc.), la FNAIM, qui a vu ses prévisions régulièrement confirmées dans le passé, avance deux tendances fortes pour cette année :
- Un nombre de transactions dans l’ancien qui pourrait encore baisser, sans descendre en dessous de 650 000 (contre 668 000 en 2013).
- Des prix de vente dans l’ancien qui devrait encore baisser, mais sans aller au-delà de -4%.
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