Par Fabrice Cousté, Directeur Général de CMC Markets France
Depuis quelques séances, le regain de volatilité et la relative correction des actions européennes ne manque pas de galvaniser les flux d’échanges, permettant aux investisseurs les plus actifs d’entrevoir des opportunités de trading.
Une partie des investisseurs s’enthousiasme du retour de la volatilité, dont le niveau a sensiblement augmenté depuis une semaine. À Wall Street, l’indice de volatilité (VIX) s’est tendu de +14%, tandis que le niveau de son homologue européen, l’indice VSTOXX, a augmenté de +32%. Les quelques séances baissières consécutives éprouvées par les Bourses européennes militent en faveur de nouvelles positions. En effet, après avoir pris leurs bénéfices, les investisseurs les plus actifs pourraient revenir à l’achat sur des niveaux de valorisation plus attractifs. À 4 100 points, le niveau de l’indice CAC 40 offre par exemple un nouveau point d’entrée.
Le coup de frein des marchés actions européens ressemble à une réaction psychologique consécutive aux signes tangibles d’amélioration de l’économie US, un paradoxe. Les marchés sont toujours bercés par la surprenante équation « good news = bad news », selon laquelle tout signe d’amélioration de la croissance économique américaine, pourtant salutaire, est perçu comme un pas supplémentaire vers une diminution des mesures d’assouplissement quantitatif de la Fed, donc un moindre soutien à la valorisation des actions. C’est la façon dont ont été interprétés les bons chiffres de l’emploi américain. Les 215 000 créations d’emploi en novembre (contre 173 000 attendu initialement) et la perspective d’une amélioration de la croissance économique US au troisième trimestre (à +3.6% en deuxième estimation) pourraient inciter la Réserve Fédérale à resserrer sa politique monétaire plus tôt que prévu, en réduisant par exemple le montant de ses achats d’actifs obligataires. Il faudra lire attentivement l’évolution du chiffre NFP « Non Farm Payroll » à paraître à 14h30 qui intègre la comptabilité des emplois des fonctionnaires dans la création globale d’emplois.
Dans ce contexte, les intervenants du marché vont scruter avec attention la ligne de conduite que va adopter la Réserve Fédérale au cours de sa prochaine réunion, les 17 et 18 décembre prochains. Il y a fort à parier que Ben Bernanke laissera l’initiative du « tapering » c’est-à-dire du ralentissement du programme du QE à son successeur, Janet Yellen. Or, celle-ci au tempérament plutôt « colombe » devrait attendre encore davantage de signes de robustesse de l’économie américaine avant d’initier ce fameux resserrement monétaire. Un changement de cap qui ne devrait donc pas intervenir avant la fin du premier trimestre 2014 !
Comprendre l'économie durable pour s'y investir