Selon Andreas Utermann, Co-Head et Global CIO d’AllianzGI, « l’environnement devrait être stable et favorable à l'économie mondiale en 2014. Mais la croissance devrait rester modeste. »
Malgré cette embellie des fondamentaux, les marchés resteront fortement tributaires des politiques budgétaires et monétaires. « Le processus de désendettement, qui vient de commencer, requiert le maintien de taux d’intérêt durablement faibles. Nous pensons que la politique monétaire accommodante va se poursuivre plus longtemps que ce qu’anticipent les marchés et nous ne prévoyons pas de hausse des taux d'intérêt américains à court terme », explique Andreas Utermann.
Dans ce contexte, le plus gros risque pour les investisseurs reste lié aux dynamiques de répression financière. A long terme, ceux qui cherchent une performance plus forte, compensant la hausse de l'inflation, devraient être contraints de se tourner vers les marchés d’actions, l'une des rares classes d'actifs à pouvoir répondre à leurs besoins, selon AllianzGI.
Après un accès de faiblesse, les perspectives des marchés émergents devraient s'améliorer. « La plupart des devises émergentes devraient s’apprécier dans les prochaines années », ajoute Andreas Utermann. Les rendements réels des emprunts des Etats émergents en devise locale restent largement positifs. D'un point de vue structurel, AllianzGI continue de penser que certaines actions des marchés émergents, sélectionnées avec attention, offrent un potentiel de performance attrayant à long terme.
Marchés de taux en Europe : recherche de rendement sur la dette périphérique
Pour Franck Dixmier, Directeur Europe des investissements obligataires, « nous sommes entrés dans un changement de régime dans la conduite de la politique monétaire américaine, avec des conséquences majeures sur les taux d’intérêt à long terme de part et d’autre de l’Atlantique. » Dans cet environnement nouveau, la direction et l’ampleur des mouvements sur les taux devraient être directement liées à la capacité de la Banque Centrale à communiquer d’une manière crédible afin de prévenir une trop forte tension des taux long terme qui serait potentiellement néfaste à l’économie. « La crédibilité de la Fed est forte aujourd’hui et n’est pas ou peu contestée, ce qui nous incite à retenir un scénario de tension modérée sur les US Treasuries, avec en cible des niveaux entre 3 et 3,50% sur un horizon 6 mois », précise Franck Dixmier.
Les taux cœur de la zone euro ont encore un potentiel de correction. « Sur les prochains mois nous privilégions, sur l’Allemagne et le cœur de l’Europe, une stratégie de pentification et d’exposition en duration inférieure au benchmark ; nous recherchons du rendement sur la dette périphérique et le marché du crédit d’une manière toujours très sélective », précise Franck Dixmier.
Le crédit en Europe bénéficie des perspectives de reprise et des politiques monétaires
Pour Alexandre Caminade, Directeur Europe des investissements Crédit, « les obligations des entreprises de la zone euro devraient bénéficier d’un environnement favorable lié aux perspectives de croissance modérée en 2014, à l’exception des secteurs cycliques toujours pénalisés, notamment par le ralentissement observé au sein des marchés émergents. »
Les politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales continuent de nourrir l’appétit des investisseurs pour les obligations d’entreprises. Cet environnement garantit une grande liquidité aux émetteurs investment grade, qui ont ainsi pu améliorer leur structure financière, et aux émetteurs high yield, même les moins bien notés, qui ont également bénéficié d’une forte demande.
En revanche, les banques d’Europe occidentale restent vulnérables : « Au cours des prochains mois, nous anticipons une remontée de la volatilité, liée aux résultats à venir des revues de la qualité des actifs et des stress-tests. Nous pensons que les banques de la périphérie devraient rencontrer davantage de difficultés que leurs concurrentes des pays du cœur de l’Europe pour relever les défis liés à l’amélioration de leur niveau de rentabilité, de liquidité et de fonds propres», précise Alexandre Caminade.
En termes de stratégie d’investissement, AllianzGI « privilégie les obligations senior sur les titres subordonnés, tant pour les émissions bancaires que pour les émissions d’entreprises. Pour les entreprises, nous investissons principalement dans les obligations high yield sécurisées et non sécurisées seniors, au détriment des obligations subordonnées. En ce qui concerne les banques, nous sommes surpondérés sur les obligations seniors » indique Alexandre Caminade.
Actions Europe : la hausse n’est pas terminée
Alors que depuis le tout début de l’été, les marchés actions en Europe ont bénéficié de nouveaux flux entrants, soutenus par l’amélioration des indicateurs d’activité (PMI-Purchasing Managers Index), un mouvement de réévaluation est actuellement à l’œuvre : il privilégie les titres les moins bien valorisés, en particulier les valeurs domestiques, les secteurs cycliques et les services publics aux collectivités (utilities), aux dépens des valeurs internationales à forte visibilité qui subissent les conséquences des incertitudes conjoncturelles dans les pays émergents.
Selon Catherine Garrigues, Responsable de la gestion des actions Europe, « la hausse des actions européennes devrait se poursuivre. Certains secteurs, comme les télécom et les banques, pourraient présenter des perspectives de restructuration (fusions/acquisitions, rachat d’action). Cependant, la poursuite de la performance de ces valeurs dépend de celle des bénéfices, elle-même liée à la confirmation de la reprise de l’activité. A moyen terme, les actions européennes bénéficient toujours de facteurs de soutien liés, d’une part, à leur valorisation relative favorable par rapport aux actions américaines et, d’autre part, au rendement du dividende et à leur potentiel de performance. »
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