Démenti de Jean-Pierre Rondeau sur les bruits qui courent depuis quelques temps, et jusque dans les allées de Patrimonia la semaine dernière.
Chère Consœur, Cher Confrère,
On dit parfois que le démenti est pire que la fausse annonce. L’ami Jean-Pierre Corbel, grand professionnel du Conseil en Gestion de Patrimoine, est aujourd’hui plus journaliste et patron de média que CGPI. Comme beaucoup, il a donc besoin de faire du buzz.
Parce que nous voulons rester cette association que vous aimez entre autres pour sa clarté et pas pour une quelconque langue de bois, nous sommes conduits à démentiret à vous apporter les informations suivantes, en reprenant un léger historique :
1/ Patrice Ponmaret, ancien président de la CIP, avait su reprendre les premiers liens avec notre association et, plus particulièrement, avec moi. Il m’avait notamment invité à son congrès et nous avons mené à bien certaines actions, dont notamment notre visite à Bruxelles qui a permis de retourner les fonctionnaires européens quant à leur opinion sur les CGPI. Plus certainement sur les CGPI français quand nous leur avons fait comprendre que nous étions les seuls CGP - je dis bien CGP et pas seulement CGPI - en Europe à avoir appliqué MIF1 et notamment à délivrer à nos clients : lettres d’entrée en relations et de mission, questionnaire de connaissance client, transparence et rapport écrit. Accessoirement, ils ont compris que nous étions les plus complets des CGPI en comparaison de nos confrères européens, dont les Anglais, et même les anglo-saxons, en général, US compris. Effectivement, nous sommes les seuls à pratiquer à la fois les cinq sous-métiers du CGPI (CIF, Assurance, IOBSP, Immobilier et CJA). Nous avons aussi été les deux seuls présidents d’associations à refuser que l’on retire l’immobilier du CGPI (Projet 3 Giscard) et que l’on puisse revendiquer ce titre contre une seule inscription à l’ORIAS au titre d’un seul des trois sous-métiers financiers (Marini/Lagarde vs/ Giscard d’Estaing).
2/ Thierry Moreau, le nouveau président de la CIP, est un vieil ami et, si je n’ai pas souhaité me mêler du choix interne à la CIP, je me félicite depuis de son arrivée à la tête de l’organisation amie. Nous avons déjà partagé beaucoup de réflexions, avec lui et ses principaux administrateurs. Nous nous promettons de travailler étroitement ensemble.
Il est évident que la CIP et La Compagnie ont quelques raisons très sérieuses de fusionner un jour.
Essentiellement, parce que nous sommes les deux seules associations à partager la même vue de notre métier et à vouloir le défendre sans devoir choisir le plus petit dénominateur commun entre des professionnels tout à fait respectables mais aux codes de bonnes conduites, formations et souvent intérêts divergents : purs hauts de bilan, purs courtiers d’assurance souvent quasiment IARD, purs IOBSP en établissements ou boutiques de crédits (négociation ou fusion de crédits immobiliers et à la consommation), purs agents immobiliers et purs franchisés d’un promoteur, salariés de banques et de compagnies d’assurance présents à certains conseils d’administration à travers leurs associations. Enfin et malheureusement pour l’image des CGPI ramenés outrageusement aux CIF, leur avenir et leurs coûts de RCP, on peut y ajouter les purs vendeurs (le samedi souvent), mais aussi promoteurs (certains sérieux, d’autres beaucoup moins) de défiscalisation et de produits dits de « diversification ».
D’autre part, avec Thierry, il me semble que nous avons une même vue quant aux qualités des formations validées, aux admissions et aux sanctions, en tout cas nous réfléchissons ensemble dans ce sens.
Néanmoins, il nous reste quelques légères divergences
Les adhérents de La Compagnie souhaitent conserver certaines de leurs différences. S’ils sont venus chez nous, c’est en toute réflexion, en connaissance de cause, et parfois en provenance d’autres associations, comme d’ailleurs de la CIP.
1 + 1 ne ferait pas 2. Pour avoir vécu fusions bancaires et en sociétés de bourse, je sais ce qu’il en est.
D’autre part, absorbés ne serait-ce que par l’effet nombre, nous ne pourrions pas « jouer » cette petite musique si différente qui, elle, a réellement fait le buzz à Patrimonia. Nous sommes aussi les seuls à posséder un programme d’actions qui soit autre qu’à court terme et/ou à programme d’actions internes. Nous le tenons à disposition de ceux qui ne l’auraient pas eu lors de nos récents envois, à notre AG ou lors d’interventions extérieures. Pour ne prendre que cet exemple, nous avons regretté le vote de la RTO (bombe à venir) et l’interdiction du titre vif. Nous avons regretté que l’ancien président et ami se taise jusqu’à ce jour sur le fait que nous garderons les rétrocessions, alors même qu’il était revenu convaincu et joyeux de Bruxelles. Fut-il déstabilisé par cette pétition aussi inutile qu’intempestive, dont la teneur fut abondamment reprise par la Presse à notre retour de Bruxelles? Nous avons regretté qu’il nous laisse seuls lutter contre ce tsunami du CIF provoqué par les Professionnels, dont les Fournisseurs, mais surtout par la Presse, quand le CIF est redevenu le seul métier dont on parle dans les médias, parlant du CIF quand on croit parler du CGPI, au détriment de ce dernier. Pour ne prendre que ces exemples : les réactions de nos confrères normalement les mieux informés au rapport Tracfin et au communiqué de M Rameix de l’AMF. Oui, il y a parmi les CIF beaucoup de professionnels qui mettent en danger l’image des CGPI et cela ne s’améliorera pas si le vœu de cette dernière est exhaussé et si elle récupère (ce que nous souhaitons) le contrôle de certains produits divers « sensibles ». En outre, cette confusion CIF/CGPI permet tous les non-dits et les falsifications en matière de nombre d’adhérents.
Enfin, pour les angoissés, nous sommes plus forts en allant à plusieurs associations plutôt qu’à une seule parler devant les Pouvoirs publics, français et européens. Bien sûr, il faut avoir les mêmes objectifs. Nous rappellerons que tous les présidents d’association ont affirmé en public ce principe, en 2012 et encore une fois cette année. Nos interlocuteurs comprennent que, si nous sommes d’accord, ce n’est pas parce que nous sommes encartés et monolithiques. C’est ainsi que nous partageons avec toutes les autres associations nombre d’actions communes.
En conclusion, Thierry Moreau et son équipe et celle de la Compagnie avons l’intention de travailler ensemble, de parler d’une même voix le plus souvent possible. Cela se limite aujourd’hui à cela. Jean-Pierre Corbel aura certainement un jour raison. Il est bien prématuré de l’annoncer aujourd’hui. Et il n’est pas souhaitable que nos adhérents se trouvent des motifs d’interrogations sur les modifications du paysage professionnel autres que, malheureusement, ceux de la conjoncture et de la législation.
Alors qu’en est-il de cette news de Jean-Pierre Corbel ?
Il reprend une farce, dont il est bien placé pour savoir ce qu’il en est, puisqu’il m’a interviewé et filmé à Patrimonia. Je lui ai assuré que c’en était une. Va-t-il passer ce film ? Peut-être, car il ne passe pas tout ! Il prétend à ce sujet : « Les discussions allaient bon train ». Je n’ai pas fait un pas dans le salon sans que tous ceux qui me connaissaient (CGPI, y compris d’autres associations, et fournisseurs) ne me parlent de ma dernière lettre ouverte. Pas un ne m’a demandé si nous allions fusionner avec la CIP !
En fait, il s’agit d’un déjeuner récent avec trois fournisseurs et l’un de mes grands amis, très grand connaisseur de notre profession, à qui Thierry a dit en plaisantant que nous allions fusionner et j’ai surenchéri.
Pourquoi alors cette news de Jean-Pierre Corbel qui sait qu’elle est fausse ? Comme pour les Commissions qu’il s’obstine à dire qu’elles vont être supprimées cela fait du buzz. D’autre part, Jean-Pierre aurait voulu depuis des années que nous fusionnons, non seulement CIP/ Compagnie, mais entre toutes les associations. C’est son dada ! Au prétexte que les CGPI le demanderaient, oui quand ils ne connaissent pas les associations. En grand professionnel de la communication, il possède une arme redoutable grâce à laquelle il peut s’exprimer, mais aussi autoriser ou refuser les réponses. Surtout quand, plutôt que de s’interroger sur les différences entre associations qui sont tellement évidentes et parfois sensibles pour la profession et donc l’impossibilité d’une fusion qui lui serait positive, il ramène cela à des problèmes d’égo entre présidents.
Il n’est jamais facile de contredire un patron de média, surtout si, par ailleurs, il est utile à la profession, sérieux le plus souvent et que je respecte. Néanmoins, certaines fausses nouvelles peuvent parfois troubler l’ordre des choses. Sa lettre est lue certainement au plus haut niveau de ceux qui nous observent, avec bienveillance ou pas, ceux aussi qui nous contrôlent, ceux qui sont nos partenaires. Un démenti sérieux, certes toujours un peu trop long était nécessaire. Chiche, sa parution dans Club Patrimoine !
Jean-Pierre RONDEAU
Président
La Compagnie des CGPI
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