Avec plus d’un million de bénéficiaires qui ont généré un chiffre d’affaires de 8,8 milliards d’euros, le régime de l’auto-entreprise qui fête ce 4 août ses quatre ans d’existence, a montré son rôle socio-économique.
Les quelques 1,1 milliard d’euros de recettes sociales et fiscales collectées par l’Etat viennent d’ailleurs compenser en partie les exonérations de charges fiscales et sociales résultantes dispositif sur les heures supplémentaires, aujourd’hui en partie abrogé. Les recettes à venir devraient donc contribuer à la croissance, à redresser les finances publiques, ou à contribuer à réduire la dette.
Dans l’opinion publique, le dispositif reste très plébiscité, 73 % des Français en considérant la création de façon très positive (enquête TNS Sofres). A juste titre. En trois exercices, le nombre de créateurs a triplé et le volume de richesses produites a quadruplé.
« Il convient d’aborder la réforme de l’auto-entreprise non pas comme une somme de dogmes libéraux et capitalistes à liquider mais comme un modèle économique qui a modernisé notre rapport au travail. » précise Cyrille Darrigade, Vice-Président de la FEDAE.
En effet, celles et ceux qui ont rejoint le régime sont des chômeurs qui veulent s’en sortir, des salariés et retraités qui veulent compléter leurs revenus, des jeunes qui espèrent mettre à l’épreuve leurs idées. Bien souvent, ceux qui franchissent le pas sont satisfaits tout en regrettant que les établissements bancaires soient encore frileux pour financer leur activité. Ou que la commande publique soit difficilement accessible.
A l’heure où le gouvernement envisage de réformer le régime, Grégoire Leclercq, Président du syndicat et Cyrille Darrigade Vice-Président parcourent la France dans le but d’auditionner les auto-entrepreneurs et de rédiger d’ici l’automne un mémorandum à remettre aux pouvoirs publics. Si pour l’heure, aucune méthode ni calendrier n’ont été arrêtés par Bercy, la FEDAE travaille sur de nouvelles pistes pour proposer un acte II au régime.
A l’issue du moins septembre, elle aura traversé plus de 30 départements. Déjà, les premiers constats sont clairs. L’auto-entreprise est un outil de redressement productif au service de la croissance et les bénéficiaires sont unanimes pour demander plus d’accompagnement et un rôle plus large pour les associations représentatives des auto-entrepreneurs.
La FEDAE pointe déjà un argument massue vis-à-vis du gouvernement : les emplois créés par l’auto-entreprise constituent une manne financière pour l’Etat, et ce sont des emplois non délocalisables qui viendront renforcer demain le tissu des PME-PMI en France.
En milieu rural comme en ville ou dans les grandes agglomérations, le besoin de formation est réel. La nécessité de s’appuyer sur le multiculturalisme et l’intergénérationnel est palpable. Globalement tous appellent à maintenir le droit à entreprendre sans limitation dans le temps, avec une fiscalité plus juste et une cotisation foncière des entreprises recalculée.