Par Joseph Tang, Directeur des investissements Invesco Hong Kong.
Dans un contexte de reprise qui devrait être modérée, suscitant moins d'investissements, les spécialises d'Invesco recommandent de s'intéresser aux secteurs qui devraient dégager une nouvelle croissance, comme ceux liés à la consommation des ménages, aux énergies alternatives et aux services sociaux. « Dans la mesure où la croissance du secteur des services a de fortes chances d'être concentrée – et encouragée – dans le secteur privé, plutôt qu'au sein du secteur public, cela devrait être bénéfique pour les actionnaires sur le marché chinois », estime Joseph Tang.
Différents facteurs à l’origine de cette croissance :
En premier lieu, les nouveaux dirigeants chinois ont fait de la poursuite du développement d’un secteur des services moderne et compétitif une de leurs principales priorités. Le 12ème plan quinquennal, publié en 2012, table sur une croissance de 4 points de pourcentage de la contribution des services au PIB et à l'emploi domestique entre 2011 et 2015. A l'image de l'ensemble de l’économie domestique, les services ont connu une croissance rapide sur les 15 dernières années. Leur expansion a largement dépassé celle du PIB ces dernières années, les services pesant en 2012 près de 45% du PIB et 36% de la main d’œuvre active, contre 37 et 27% respectivement en 1999.
Autre facteur clé : les changements concernant les engagements de la Chine en faveur du secteur manufacturier. Le pays abandonne un modèle de production à forte intensité capitalistique et énergétique au profit d'un modèle moins dépendant des ressources naturelles. « La croissance tirée par l'investissement de la dernière décennie en Chine a induit des effets très négatifs sous la forme d'une pollution élevée et d'un gaspillage des ressources », soulignent les experts. « Au-delà de ces problèmes notables, les surcapacités de production et la baisse des marges bénéficiaires dans de nombreux secteurs industriels laissent penser que ce modèle de croissance a atteint ses limites », ajoutent-ils.
Un autre facteur qui ne relève pas de la politique économique est également à l’œuvre : « c'est tout simplement le fait que la demande de services augmente ». Les salaires moyens des travailleurs urbains ont grimpé de 13 à 20% par an au cours des cinq dernières années. « Les consommateurssont devenus plus riches, les changements dans leurs dépenses et leur mode de vie alimentent une plus forte consommation basée sur les services, que ce soit en dépenses de santé, en services éducatifs, en divertissements, en tourisme ou en achats en ligne », concluent-ils.
---------- découvrir les lettres et newsletters d'Esteval Editions ----------