Le Ministère du Tourisme et de la culture d’Abu Dhabi a révélé qu’une expédition scientifique explorant la vie préhistorique à Al Gharbia – la région ouest de l’Emirat – a déterré un nouveau fossile de dent, appartenant à un animal – un grand aulacode ou rat des roseaux – jusqu’ici scientifiquement inconnu.
Point de rencontre entre le désert et la mer, Al Gharbia représente plus des deux tiers de l'Émirat d'Abu Dhabi. L'histoire d'Al Gharbia se manifeste par une myriade d'anciens forts qui parsement le paysage et représentent un instantané de l'histoire fascinante de cette région. C’est ici que la découverte, trouvée sous le sable le long de la côte d’Al Gharbia, a été nommée « Protohummus dango » en référence à la couleur brun jaunâtre et la forme arrondie du fossile qui rappelle celle des pois-chiches largement utilisés dans la cuisine émiratie et qu’on appelle Dango.
« D’après une analyse de l’évolution, nous concluons que Protohummus est une sorte de chainon manquant dans l’évolution de la famille des aulacodes. Les fossiles d’aulacodes trouvés précédemment étaient soit très similaires aux espèces vivantes soit très différents sur de nombreux points. Agé de 7 millions d’années, le Protohummus d’Arabie comble un fossé entre le Thryonomyid Paraulacodus qui est une forme plus vieille et mieux conservée et le Thryonomys vivant actuellement et seulement en Afrique. » Explique l’assistant professeur Brian Kraatz, qui fait partie de l’équipe quia découvert le fossile.
L’étude fait partie du projet Baynunah Paleontology qui a fait plusieurs autres découvertes de fossiles à Al Gharbia et qui explore les sédiments de la Bayunah Formation pour trouver des fossiles de vertébrés. Une équipe internationale composée d’américains et d’émiratis a publié l’étude en ligne sur Naturwissenschaften – la revue mensuelle scientifique publiée par Springer Science et Business Media qui couvre tous les aspects des sciences naturelles liés à une importance biologique significative.
« La dent a été découverte en janvier 2011 mais son analyse et son identification ont été finalisées récemment et proposées à la publication scientifique. » explique son Excellence Jase Al Darmaki, Député Directeur général du ministère de la Culture et du Tourisme d’Abu Dhabi. « La découverte est un nouveau fossile de mammifère qui montre une étroite relation avec l’aulacode vivant d’Afrique et qui nous donne une meilleure compréhension de l’histoire naturelle de la région.»
L’étude précédente du projet Baynunah Paleontology montrait qu’une large rivière était présente dans la région il y a 7 millions d’années. Jusqu’à aujourd’hui, le projet a identifié une grande diversité d’animaux qui vivaient à Al Gharbia en ce temps là, incluant des fossiles d’éléphants, de chevaux, de girafes, d’oiseaux, de crocodiles, de poissons, d’hippopotames et de petits mammifères. Mais « l’Aulacode des Emirats » donne un nouvel aperçu de l’éco système local il y a des millions d’années.
« Etant donné que les aulacodes vivent dans des marais et des conditions humides, la présence de cet animal dans la faune Baynunah est importante car elle soutient l’idée que les animaux de Baynunah vivaient dans des conditions bien plus humides et hospitalières que ce qu’on peut voir aujourd’hui »explique l’assistant professeur Kraatz. Le projet Baynunah Paleontology est une collaboration entre le musée d’histoire naturelle Peabody de l’université de Yale et le ministère du tourisme et de la culture d’Abu Dhabi.
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