Une enquête menée auprès des membres du CFA Institute montre qu’il est possible de concilier au mieux les intérêts des investisseurs et des gestionnaires d’OPCVM UCITS
Le Parlement européen a renoncé au projet de plafonnement des bonus et primes en gestion d’actifs - initié dans le cadre de la directive UCITS 5 - le 3 juillet 2013 ; ce projet s’inspirait du plafonnement des bonus des banques - réforme CRD 4 - voté le 16 avril 2013.
Comme évoqué par le vote du Parlement Européen du 3 juillet 2013, le sondage mené par le CFA Institute, l’association internationale des professionnels de l’investissement, montre que le plafonnement des bonus ou primes est peu adapté à la gestion d’actifs ; le CFA Institute propose 5 pistes de réflexion pour concilier encore davantage les intérêts des gérants d’actifs et des investisseurs.
Quelles sont les pratiques en matière de rémunération qui concilient au mieux les intérêts des gestionnaires d’actifs et des investisseurs (768 votants) :
- Plafonner les primes et bonus des gestionnaires actifs : 4%
- Différer davantage les primes et bonus des gestionnaires actifs : 3%
- Différer davantage et allonger la période de référence du calcul de la part variable : 61%
- Récupérer les primes et bonus des gérants d’actifs en cas de sous-performance : 13%
- Accroitre la transparence en matière de primes et de bonus : 19%
CFA Institute soutient les objectifs réglementaires qui renforcent la convergence des intérêts à long terme des investisseurs finaux et des gérants d’OPCVM UCITS. Appliquer un plafonnement des bonus, sur le modèle des banques, aux gestionnaires de fonds de l’Union Européenne aurait pour effet de graver dans le marbre les règles de rémunération, ce qui pourrait porter préjudice aux investisseurs et indirectement nuire à la conciliation des intérêts entre gestionnaires et investisseurs.
Par ailleurs, un tel plafonnement placerait les fonds européens en position de désavantage concurrentiel par rapport à leurs homologues internationaux, qui auraient plus de flexibilité pour rémunérer les meilleurs talents. De plus, cela obligerait les sociétés de gestion à augmenter la part fixe des salaires pour essayer de rester compétitives. Nous pensons qu’il existe d’autres moyens de servir au mieux les intérêts des investisseurs et de garantir un retour à la croissance économique en Europe.
Afin de concilier davantage les intérêts des gestionnaires et des investisseurs, les pistes suivantes nous apparaissent comme les plus efficaces :
- Différer plus significativement les rémunérations et allonger la période de référence pour le calcul de la part variable de la rémunération.
- Reprise des primes et bonus des gestionnaires d’actifs pour garantir des commissions de performance symétriques, afin de réduire les frais globaux lorsque les fonds sous-performent leur indice de référence.
- Transparence accrue en matière de primes et bonus de manière à ce que les investisseurs finaux puissent comparer et faire des choix éclairés sur les fonds dans lesquels ils investissent.
- Des seuils dits de « high watermarks » (la plus haute valeur historique) afin que les gérants de fonds ne perçoivent pas d’importantes sommes d’argent en cas de mauvais résultats. Par exemple, si un gestionnaire perd de l’argent sur une période donnée, il ne devrait recevoir une commission de performance que le fonds a dépassé son précédent plus haut.
- Investissement personnel des gérants dans leurs propres fonds en vue de garantir un meilleur alignement de leurs propres intérêts et de ceux de leurs clients (réinvestissement dans les fonds et structures de partenariat).
Pour plus d’informations : www.cfainstitute.org
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