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Les professionnels de la finance très concernés par l’avenir d’Euronext

L’enquête réalisée par Morningstar auprès des utilisateurs de son site morningstarpro.fr. visait à interroger les professionnels de la finance sur leurs attentes à l’égard des plates-formes boursières en général et sur les enjeux liés au rachat de NYSE Euronext par ICE, puis par le projet de cotation d’Euronext.

Plusieurs personnalités influentes sur la Place de Paris ont fait des déclarations récemment sur la cession d'Euronext par NYSE. Par exemple, Gérard Rameix, Président de l’AMF, considérait que cela « constitue une opportunité historique pour former une Bourse qui comprenne les intérêts des entreprises françaises ».

Morningstar, qui a voulu savoir comment les professionnels de la Place percevaient l’évolution de ce dossier, les critères qu’ils privilégient lors du choix d’une plateforme boursière et enfin s’ils étaient sensibles à une relocalisation des activités sur Paris, a réalisé une enquête auprès des professionnels membres de la plateforme www.morningstarpro.fr

- 86% des personnes interrogées se disent ainsi sensibles à la localisation des activités et infrastructures d’Euronext à Paris.
- 81% font attention à la plate-forme boursière utilisée lorsqu’ils passent leurs ordres en Bourse.
- Parmi les principaux critères de choix d’une plate-forme boursière, 43% mettent d’abord en avant le prix (les frais), suivi par le Volume/Liquidité (30%) et l’Exécution/Rapidité (14%), la localisation n’arrivant qu’en 4ème position avec 7%.

Ces résultats démontrent bien que si la Place de Paris veut attirer les professionnels, elle doit surtout être compétitive en termes de frais et d’infrastructures.

Les investisseurs étaient également invités à faire part de commentaires sur cette opération (cf Verbatim ci-dessous). Face à l’avenir d’Euronext, leur sentiment est partagé entre résignation et volonté de défendre un « écosystème à Paris ».

Les optimistes, partisans d’un retour en force de Paris :

• Les banques, pour des questions règlementaires, seront de moins en moins impliquées dans le financement de l'économie et les marchés devront prendre le relais. Les marchés sont donc un élément plus que stratégique pour un pays !
• Garder une vraie place française tant dans l'intermédiation que dans la gestion d’actifs est important.
• Il est primordial que la Place de Paris demeure forte et compétitive. L'industrie financière a besoin d'un socle solide à Paris.
• La centralisation des ordres en un petit nombre de lieux avec un fort contrôle des acteurs est bien préférable à un éclatement des plateformes « darkpools » ou « internalisées ». Concurrence oui, balkanisation non !
• Le sujet n'est pas tant de savoir si Euronext restera français pour servir les intérêts des sociétés françaises que de hisser la Place de Paris aux meilleurs standards internationaux pour assurer le développement des activités financières et des emplois en France.
• Il est important d'avoir une relation de proximité entre les émetteurs et les investisseurs.
• Nyse a démontré son désintérêt pour l’Europe. C’est une chance de reprendre la main.

Les pessimistes qui considèrent que c’est un combat d’arrière-garde :

• Euronext n'a plus les capacités ni les compétences pour redevenir une Bourse digne de ce nom. Nous traiterons tous demain à Frankfort ou à Londres !
• Pour redonner à une Bourse ses lettres et surtout son rôle, il faut qu'il y ait la confiance dans les acteurs sur toute la chaîne de valeur. Sans confiance de la part des politiques, il n'y a aucune chance de trouver des investisseurs pour s'intéresser à la place de Paris. De toutes les façons, on n'en a plus besoin pour le financement de nos entreprises puisque c'est la BPI qui va s'occuper de tout... !
• Depuis le rachat d’Euronext par NYSE, je suis surpris du nombre de retraits en Bourse en France et du faible nombre de sociétés introduites. Ce désintérêt s'accompagne de la délocalisation des brokers et du transfert des manifestations qui comptent à Londres, ce qui est fortement dommageable. C’est tout l’écosystème qui a perdu de son influence !
• Malheureusement « l'inattractivité » fiscale et règlementaire de la France est une réalité et l'on a vu le glissement vers Londres ou les USA. Compte tenu du contexte économique et politique aujourd'hui, je ne suis pas sûr que ce soit le meilleur moment pour racheter cette activité. »
• Le rôle d'un investisseur institutionnel n'est pas de subventionner tel ou tel acteur mais de rechercher des prestataires fournissant l'offre économiquement la plus avantageuse. Par ailleurs, la place financière de Paris est, de toute façon, en déclin. Le secteur financier n'étant pas jugé stratégique par les pouvoirs publics, il est tout à fait surprenant qu'on s'émeuve aujourd'hui du sort éventuel d'Euronext.
• Bruxelles a fait échouer la fusion avec la Bourse allemande qui permettait à l'Union d'être une vraie place boursière mondiale. Erreur irréparable. Trop tard pour Paris !

Plus d’informations : www.morningstarpro.fr



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